Niamey /Rencontre entre les opérateurs économiques du Niger et une délégation de la communauté portuaire du Bénin : Concertation pour des solutions appropriées aux problèmes liés à l’utilisation du port autonome de Cotonou
Le président de la Chambre de Commerce, d'Industrie et d'Artisanat du Niger (CCIAN), M. Moussa Sidi Mohamed a présidé, vendredi dernier, une rencontre entre les opérateurs économiques du Niger et une délégation de la communauté portuaire du Bénin, en mission de travail dans notre pays.
Cette rencontre traduit la volonté de la CCIAN de renforcer les relations de partenariat qui existent déjà entre la communauté portuaire du Bénin et les opérateurs économiques du Niger. Elle a été aussi l'occasion pour les deux parties d'examiner l'intégralité des problèmes constatés par les commerçants nigériens quant à l'utilisation du Corridor Bénin-Niger.
Le Niger dispose d'un potentiel important en matière de transport et de transit des marchandises, en raison du boom minier et pétrolier. A cet égard, le corridor béninois constitue l'une des principales voies d'accès à la mer pour les marchandises à destination du Niger.
Le transit routier entre le Bénin et le Niger est régi par des conventions multilatérales, communautaires et bilatérales qui prescrivent les droits et les obligations précises de toutes les parties. Cependant, précise le président du CCIAN, depuis 2004, l'utilisation du port de Cotonou est sujette à d'énormes problèmes entravant la circulation des marchandises entre les deux pays. En effet, ces conventions internationales ont fait l'objet de violations répétées par les autorités portuaires béninoises selon M. Moussa Sidi Mohamed.
''Ainsi des mesures importantes sont souvent prises sans concertation préalable qui aurait pu minimiser leurs incidences sur nos activités. Cette situation a obligé les opérateurs économiques nigériens à se redéployer progressivement sur les autres ports de la sous-région'', a affirmé le président de la CCIAN''.
Pendant cette période, une véritable crise de confiance s'était instaurée entre les opérateurs économiques du Niger et la communauté portuaire du Bénin. Mais fort heureusement, les autorités de nos deux pays, conscientes du fait que nous sommes et nous resterons des partenaires obligés et incontournables, se sont investies pour la juguler en essayant de trouver les solutions aux problèmes qui concernent les deux parties.
C'est ainsi, qu'en janvier 2005 déjà, plusieurs mesures entrant dans le cadre du règlement des problèmes rencontrés par les opérateurs économiques nigériens le long du corridor béninois ont été prises par les autorités béninoises suite au mémorandum transmis par la Chambre de Commerce d'industrie et d'Artisanat du Niger.
''Nous avions convenu également de la mise en place par nos deux compagnies consulaires, d'un comité paritaire conjoint de suivi ayant pour mission d'assurer la mise en œuvre des mesures arrêtées. Mais, ce comité n'a véritablement pas fonctionné en raison de nombreux problèmes. A chaque fois qu'il y a un problème, les deux parties ont toujours échangé afin de ramener le calme et la sérénité dans les relations.
Ces échanges ont toujours aussi porté sur la redynamisation du cadre de concertation entre les deux parties, l'organisation des missions commerciales et la sensibilisation des investisseurs nigériens en vue de leur participation à la réhabilitation du Port Autonome de Cotonou.
Notre souhait, a dit le président de la CCIAN est que cela puisse s'inscrire dans la durée et asseoir des bases solides pour l'utilisation du corridor béninois par nos opérateurs économiques''. Le président de la Chambre de Commerce d'Industrie et d'Artisanat du Niger a enfin fondé l'espoir que la présente rencontre entre la communauté portuaire du Bénin et les opérateurs économiques nigériens débouche sur des conclusions mutuellement avantageuses qui feront l'objet d'une application effective.
Pour sa part, le Directeur général du Port Autonome de Cotonou par Intérim, M. Kassim Traoré a indiqué que le Niger et le Bénin sont unis par des relations historiques et géographiques. En dépit des problèmes et préoccupations soulevés, le trafic en direction du Niger a accru de 50% au port de Cotonou entre 2012-2013. Cette augmentation du trafic à destination du Niger s'explique par les réformes opérées depuis près de 2 ans par les autorités béninoises.
Ces réformes ont permis à tous les transporteurs de réduire le temps de passage des marchandises qui était passé de 57 jours à 7 jours. Mieux, il a été mis en place un système d'enlèvement des marchandises et de traitement de la manutention.
Ce qui a valu au port de Cotonou d'être à la fin de l'année 2013, le 3ème port en Afrique subsaharienne sur le plan de la compétitivité. Par ailleurs, les reformes cumulées au guichet unique font qu'un opérateur économique peut rester chez lui et se connecter sur le site pour faire toutes les formalités administratives et douanières en trois heures de temps seulement.