La justice française se prononcera le 22 mai prochain sur la demande d’extradition dont fait l’objet, Patrice Talon. Hier mercredi 17 avril 2013, selon nos confrères de Radio France internationale (Rfi), la Cour d’Appel de Paris a entendu les avocats de l’homme d’affaires béninois.
Accusé par les autorités béninoises d’avoir participé à une « tentative d’empoisonnement » du président Yayi Boni, Patrice Talon, actuellement en France, est sous le coup d’une demande d’extradition. La Cour d’appel de Paris a entendu ses avocats hier. Et l’affaire a été mise en délibéré pour le 22 mai prochain. Pour rappel, Patrice Talon a été accusé de « tentative d’empoisonnement » à l’encontre du Chef de l’Etat en octobre 2012. Il a été interpellé à Paris début décembre 2012, puis placé sous contrôle judiciaire. Dans cette affaire, plusieurs autres personnes ont été inculpées. Il s’agit notamment de la nièce du Chef de l’Etat, Zoubératou Kora Séké ; son médecin personnel, docteur Ibrahim Mama Cissé et son ancien ministre du Commerce, Moudjaïdou Soumanou. Ils auraient tous avoué à la Police leur participation à ce complot contre Yayi Boni. Des « aveux forcés », selon la défense de Patrice Talon.
La défense dénonce une « mascarade »
Ce mercredi 17 avril, la Cour d’appel de Paris a entendu les avocats de l’homme d’affaires. A en croire, les informations rapportées par Rfi, Me William Bourdon, l’avocat français de Patrice Talon, a dénoncé une « mascarade de justice » et le « caractère grotesque de la demande d’extradition ». L’avocat a trouvé le dossier « vide et politique ». Rfi informe par ailleurs que Patrice Talon, lui, s’est dit confiant en la justice française. « Il n’y a absolument aucune preuve, rien ne confirme l’accusation. C’est de la fantaisie, de la manipulation, c’est n’importe quoi », a-t-il confié au micro de Rfi. L’homme d’affaires qui s’est récemment vu retirer la gestion du Programme de vérification des importations (Pvi) au Port autonome de Cotonou et perdu le monopole sur les importations d’intrants, les engrais, les insecticides, dans le secteur du coton, qualifie l’affaire d’« acharnement ». « On me trouve trop puissant… Le coton, ce n’est pas du pétrole, pas du diamant : c’est de la production. Ce sont des acteurs économiques qui travaillent la terre, ce sont des intrants », lâche-t-il. Et de s’interroger : « Que l’on dise, dans un pays pétrolier, que des gens ont pillé l’économie d’un pays... Mais peut-on le dire d’un artisan ? D’un industriel ? ».