L’organisation de la Table ronde de Paris en France était, vendredi 2 mai dernier, au cœur d’un séminaire gouvernemental présidé par le chef de l’Etat, Boni Yayi. A l’issue des travaux, Marcel de Souza, ministre en charge du Développement, expose les grands enjeux de ce grand rendez-vous du financement.
C’est carrément un nouveau cycle de financement de l’économie et du développement que le gouvernement entend lancer à travers la Table ronde des bailleurs de fonds, prévue pour juin prochain à Paris. Vendredi dernier, l’Exécutif a tenu un séminaire gouvernemental qui s’est chargé de faire le point des préparatifs de cette grand’messe des bailleurs et de peaufiner les derniers réglages pour un rendez-vous réussi dans la capitale française.
« L’enjeu de la Table ronde, c’est d’expliquer la nouvelle vision du gouvernement pour accélérer le développement. Il s’agira surtout de faire dans les quatre années à venir des investissements massifs dans les domaines des infrastructures de transport, de l’énergie, de l’éducation et de la santé », confie Marcel de Souza, ministre du Développement, de l’Analyse économique et de la Prospective.
Il indique que cette vision se décline en quatre objectifs majeurs, à savoir accélérer la croissance et la transformation économique, développer les infrastructures, renforcer le capital humain, donner la priorité à la qualité de la gouvernance et poursuivre le développement équilibré de l’espace national.
A Paris, précise Marcel de Souza, le gouvernement devra convaincre les bailleurs traditionnels et autres acteurs du secteur privé national et international autour d’un besoin de financement d’environ 2900 milliards de francs CFA. «Nous avons conçu un programme d’investissement pour la période 2014-2018, avec un cadrage macro-économique qui tient compte de nos engagements avec les partenaires techniques et financiers », assure-t-il.
Cinq projets phares
Le ministre affirme que cinq projets phares découlent du document devant meubler les discussions de Paris. Il s’agit d’abord du financement de l’Epine dorsale. Ce méga projet comprend la construction d’un second port en eau profonde à Sèmè-Podji, la réhabilitation et la construction de la voie ferrée Cotonou-Parakou-Niamey, la construction de l’aéroport de Glo-Djigbé ainsi que la construction des ports secs pour favoriser le transit des marchandises en provenance ou en direction des pays de l’Hinterland.
Les autres projets phares concernent l’investissement dans les infrastructures énergétiques pour mettre fin aux délestages, la réalisation de la Route des Pêches, avec à la clé plus de 20 000 emplois directs à créer, la construction d’un hôpital de référence doté d’un plateau technique de dernière génération et enfin la mise en valeur des vallées, à travers de grands aménagements hydroagricoles.
Ce dernier projet, souligne le ministre, tient particulièrement à cœur au gouvernement d’autant qu’il permettra de conforter la sécurité alimentaire du pays et surtout d’améliorer l’employabilité des jeunes béninois en suscitant en eux le goût de l’entreprenariat agricole. Marcel de Souza souligne que les investissements que projette le gouvernement ne vont pas prospérer s’ils ne sont pas soutenus par des réformes pour améliorer l’environnement institutionnel et des affaires du pays.
Les plus importantes qui seront présentées à la Table ronde de Paris auront trait aux finances publiques, notamment la mise en œuvre du Programme de certification des valeurs, la réforme du système judiciaire dont la quintessence reste la création d’un Tribunal de commerce. Le gouvernement prévoit aussi la réforme de l’administration publique.
Selon le ministre, le défi, c’est de renforcer le capital humain en formant des fonctionnaires qualifiés à même d’accompagner le gouvernement dans sa nouvelle vision de développement. Le gouvernement n’occulte pas la réglementation du Partenariat public-privé. Marcel de Souza informe que le projet de loi sur le Partenariat public-privé est en cours d’élaboration.
«Si nous arrivons à réaliser les investissements prévus, nous aurions atteint un taux de croissance de plus de 8% et le nombre de pauvres ne représentera que 28% de la population», projette le ministre en charge du Développement. La Table ronde, prévue pour se tenir du 17 au 19 juin prochain à Paris, réunira les partenaires techniques et financiers, le secteur privé national et international ainsi que les Béninois de la Diaspora.