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Adjinakou N° 2380 du 6/2/2014

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Désignation des membres de la Céna : Les déjouent aux prolongations
Publié le mardi 6 mai 2014   |  Adjinakou


Assemblée
© Autre presse par DR
Assemblée nationale du bénin
Photo: Mathurin Nago, Président de l’Assemblée Nationale


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Après plus d’un an de retard dans l’organisation des élections communales, le Bénin n’est toujours pas prêt pour sauver sa démocratie.

Alors que la correction de la liste électorale permanente informatisée souffre encore des contestations entre acteurs politiques, l’Assemblée nationale ne semble pas être disposée à jouer sa partition en désignant les membres de la commission électorale nationale autonome.

Une nonchalance que des observateurs expliquent par l’enjeu que revêt la composition de la prochaine Céna : non seulement la majorité des membres de cette Céna seront désignés par les députés mais aussi elle aura à charge l’organisation de plusieurs élections. L’heure est donc aux calculs politiques.

A qui incombe la responsabilité du retard que connait l’organisation des élections communales au Bénin ? Cette question que se posent nombre de Béninois reste malheureusement sans réponse. En effet, pour éviter le vide juridique que risquait d’entrainer le report des communales de mars 2013, les députés ont voté le lundi 22 avril 2013 une loi prolongeant le mandat des maires et conseillers communaux. Le vote de cette loi a réjouit tous les conseillers en fonction.

Mais elle a fait objet de critiques dans les milieux juridiques. C’est le cas par exemple de Joel Aïvo, professeur de droit constitutionnel qui avait fait des observations en son temps. Selon lui, les députés ont commis une faute politique grave en agissant ainsi.

Tout d’abord, il fait observer que ce n’est pas le gouvernement qui a transmis à l’Assemblée Nationale ladite loi, mais plutôt un député en l’occurrence l’honorable Djibril Mama Débourou qui de son point de vue ne siège pas au gouvernement, donc n’a pas la prérogative, la responsabilité de décider de la prorogation du mandat d’un élu.

Mieux, le constitutionnaliste pense que tout s’est passé dans un silence assourdissant du gouvernement :« pas un seul mot de la part du Président de la République. Pas un seul mot de son ministre en charge de la décentralisation, encore moins de son ministre en charge des relations avec les Institutions. Jusque-là, on n’a pas entendu le gouvernement dire qu’il est en situation de ne pas pouvoir organiser les élections communales, municipales et locales en raison de ce que la loi électorale n’est pas prête, en raison de ce que la Lépi n’est pas prête ».

A l’heure des calculs politiques

Au regard de la polémique autour du retard qu’accuse l’organisation des élections communales, plusieurs hommes politiques accusent les membres du Cos-Lépi. D’ailleurs, le président de l’Assemblée nationale semble être dans la même logique. Ses dernières prises de position amènent bien à la penser.

En effet, le Professeur Mathurin Coffi Nago ne rate plus aucune occasion pour accuser sans ambages les membres du Cos-Lépi dont la majorité sont des députés à l’Assemblée nationale, de ne pas jouer leur partition pour que la Lépi soit disponible pour l’organisation des élections.

Mais le président du Cos/Lépi pense que l’organe qu’il dirige n’est pas responsable du report des élections. Mieux, le Cos-Lépi ne convoque pas le corps électoral. Il revient donc de s’interroger sur les préalables et le rôle que joue chacun dans l’organisation des élections au Bénin.

De l’avis des analystes, l’Assemblée nationale a une grande part de responsabilité dans l’organisation des consultations électorale.

Au-delà de la correction de la Lépi, elle peine a désigner ses représentants au sein de la commission qui se chargera de l’organisation des élections. L’organe qui aura donc à charge l’organisation des communales n’est pas connu à ce jour et l’honorable Augustin Ahouanvoebla l’a bien signifié lors de la rencontre des membres du cos/Lépi avec le chef de l’Etat.

Si après plus d’un mois de l’ouverture de la session ordinaire, les députés ne se sont pas encore penchés sur la question, on se demande bien ce qui bloque la désignation des membres de la Céna. Quand on sait que cette Céna qui va être installée ne s’occupera pas que de l’organisation des communales, mais aussi des autres élections en vue, n’est-on pas en droit de penser que le parlement traine les pas du fait de sa configuration politique actuelle et qui se trouve être en permanente évolution ?


Cosme Kèkè

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