Le président du Front des organisations nationales contre la corruption (FONAC), Jean-Baptiste Elias, a animé une conférence de presse ce lundi au Codiam de Cotonou au cours de laquelle il a dénoncé les malversations autour de la passation de marché pour la fourniture de matériels de manutention portuaire au profit de la Société béninoise de manutention portuaire (SOBEMAP).
Selon Jean-Baptiste Elias, la procédure de passation de marché pour la fourniture de matériels de manutention portuaire au profit de la SOBEMAP faisant objet du conseil des ministres en sa séance du 26 novembre 2013 et donnant comme orientation un appel d’offre restreint, a été biaisée.
«Le dossier d’appel d’offre a été créé, mis à la disposition des participants. L’ouverture des plis a eu lieu le 23 janvier 2014. Les travaux se sont déroulés à Agoué sous la supervision de la personne responsable des marchés publics de la SOBEMAP à Agoué.
Puis le 03 février 2014, la personne responsable des marchés publics de la SOBEMAP a préparé une lettre de transmission de tous les dossiers issus des travaux à Agoué au niveau du directeur national du contrôle des marchés publics. Celle-ci a été bloquée par le directeur général de la SOBEMAP au motif que le président de la République lui a demandé d’annuler tous les dossiers qui sont retenus après les travaux d’Agoué», a dénoncé le président du FONAC.
«A cet effet, une lettre du directeur général de la SOBEMAP en date du 05 février 2014 a été envoyée au ministre de l’Economie maritime et des infrastructures portuaires et le directeur général de la SOBEMAP a constitué une équipe et s’est rendu à Paris pour refaire un autre appel à candidature pour les mêmes qui avaient été déclarés mauvais prestataires au Bénin et a produit un autre procès verbal de soumissionnaires.
Face à une telle situation, la question que le FONAC se pose est de savoir si le chef de l’Etat qui est le garant des textes de la République, peut réellement ordonner d’annuler un appel d’offre qui s’est fait de façon régulière ? Et sur la base de quoi la commission a siégé à Paris alors que les textes nationaux s’appliquent sur le sol national et ne pourraient être délocalisés dans un autre pays fut-elle la France», s’est demandé le conférencier.
Jean-Baptiste Elias ajoute que pire, «nous avons découvert dans les investigations de ce dossier que l’accord de prêt de onze milliards cinq cent millions FCFA (11 500 000 000 FCFA) auprès de la BOAD pour l’acquisition des matériels de manutention portuaire au profit de la SOBEMAP a été signé par le président du conseil d’administration de la SOBEMAP qui est la personne responsable des marchés publics. Or une autre lettre a été initiée pour dessaisir ce président du conseil d’administration du prélèvement de ces fonds là sur la Banque ouest africaine de développement».
«Le montant global à investir dans l’acquisition des ces matériels de manutention portuaire au profit de la SOBEMAP est quatorze milliards FCFA.
La SOBEMAP a consenti de décaisser sur fonds propres deux milliards cinq cent millions FCFA (2 500 000 000 FCFA). De toutes analyses faites, après que le FONAC ait rencontré le DG/SOBEMAP, la personne responsable des marchés publics de la SOBEMAP, le ministre en charge de l’Economie maritime, et rassemblé toutes les preuves justificatives, le FONAC déclare la procédure biaisée et demande qu’on fasse vite pour sortir vite de cette impasse car la compétitivité de notre port est un élément à ne par perdre de vue», a conclu