Les travailleurs du Port autonome de Cotonou protestent contre la nomination d’un nouveau directeur général intérimaire ainsi que les nouvelles mesures engagées par le gouvernement, qu’ils jugent nocives pour l’économie nationale.
C’était à travers un sit-in organisé hier dans l’enceinte de leur direction. Leur motion a été reçue par le ministre d’Etat chargé de la Recherche scientifique, François Abiola, assisté du ministre en charge de l’Economie maritime, des Transports maritimes et des Infrastructures portuaires, Martine Dossa et le directeur général par intérim entrant, Augustin Tona.
«Dehors STTB !», «STTB, le tueur de la poule aux œufs d’or», «Plus d’intrus à la tête du Port autonome de Cotonou», «Non aux réformes mal pensées!», «Les travailleurs du PAC exigent un DG maison !», «Non à la nomination à la tête du PAC d'un DG externe à l’entreprise sauf si appel à candidature !», «Huit DG en 8 ans, trop c’est trop!».
Ainsi étaient libellés quelques messages que scandaient les travailleurs du Port autonome de Cotonou, réunis hier lundi 5 mai au sein du Syndicat national des travailleurs du Port autonome de Cotonou (SYNTRAPAC).Après avoir manifesté pendant plusieurs minutes, ils ont été reçus par le ministre d’Etat François Abiola, assisté de leur ministre de tutelle, Martine Dossa ainsi que du directeur général par intérim entrant, Augustin Tona.
Le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs du Port autonome de Cotonou (SYNTRAPAC), Urbain Kanlinsou, a dénoncé dans la motion de protestation, certains faits, notamment la gestion des camions gros-porteurs par la société Solution Technologie Transport du Bénin (STTB) ;
l’injonction de l’Etat dans la gestion des dossiers purement commerciaux obligeant l’autorité portuaire à prendre un avenant pour diminuer les redevances à payer par le groupe Bolloré au Port autonome de Cotonou (PAC); l’exonération de redevances et taxes portuaires accordées au groupe NOCIBE et qui fausse complètement les règles du jeu commercial et l’équilibre des ressources.
Par ailleurs, Urbain Kanlinsou a exigé, entre autres, au nom du SYNTRAPAC, le remboursement par l’Etat béninois au Port autonome de Cotonou, le montant des tickets d’entrée qui s’élève à 14,400 milliards FCFA, afin de compenser partiellement les dettes qui serviront à la réalisation des travaux confortatifs, la cessation des prestations de la société STTB, la prise en charge de la gestion des camions à l’intérieur du Port par l’autorité portuaire.
Les problèmes relatifs au relèvement intempestif des directeurs généraux à la tête de leur entreprise ainsi que la forte immixtion du gouvernement dans la gestion des activités portuaires n’ont pas été occultés.
Cependant, le secrétaire général du SYNTRAPAC a invité le gouvernement à associer les acteurs portuaires aux différentes réformes engagées.Au cas où ces exigences ne seraient pas prises en compte par le gouvernement, le SYNTRAPAC se verrait dans l’obligation d’observer des arrêts de travail dans les prochains jours, avertit Urbain Kanlinsou.