Le truculent Gaston Azoua n'est plus le Secrétaire général de la Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin(Cstb). Il a fait l'annonce de cette décision historique au cours de la réunion extraordinaire du bureau directeur national élargi aux militants et qui a eu lieu avant-hier à la Bourse du travail. Cette décision du responsable syndical, devrait servir d'exemple à ses collègues et confrères des autres organisations de travailleurs.
Après plus de 20 ans passés à la tête de la Cstb, Gaston Azoua a décidé, en toute responsabilité, de se retirer du syndicat. " Je vais, à partir de ce jour, mercredi 17 avril 2013, me retirer de la tête de notre organisation commune, la Cstb ", a annoncé Gaston Azoua à ses camarades avant d'expliquer : " ma décision va dans le sens de permettre le renouvellement des forces afin de mieux faire face aux défis de l'organisation pour commencer à donner à d'autres l'opportunité de porter la charge ". Il continuera par dire… " Je suis fatigué et je n'ai plus toute la capacité pour continuer la lutte. Je préfère alors passer la main aux plus jeunes ". Pour l'occasion, les militants ont célébré leur leader Gaston Azoua en louant ses mérites. Pour eux, grâce à son leadership, la Cstb est arrivée à devenir la 1ère Confédération syndicale du Bénin à l'occasion des élections professionnelles de 2001 et de 2006. Cette courageuse décision a été également saluée par l'opinion publique qui pense que Gaston Azoua a fait le bon choix et a posé un acte pour la postérité. Et, pour porter très haut l'étendard de la Cstb et poursuivre le combat pour d'autres victoires encore plus grandes au profit des travailleurs et du peuple, son adjoint, Paul Essè Iko prend le relai. Une période de transition de six(06) mois lui permettra de préparer et d'organiser un congrès extraordinaire pour élire les nouveaux responsables de la Cstb.
Un exemple qui peut faire école
Quelles que soient les raisons, le geste de Gaston Azoua vaut tout son pesant d'or. Mieux, ce qui est à saluer, c'est le courage de pouvoir quitter les affaires quand on ne se sent plus capable de les gérer. Dans tous les cas, mieux vaut tard que jamais. Lorsqu'on se rappelle qu'à des périodes critiques de l'histoire politique de notre pays surtout avec le régime du Changement puis celui de la Refondation, des voix se sont élevées pour critiquer la longévité de certains responsables syndicaux et dénoncer la prise en otage des Centrales et Confédérations syndicales par de " vieux " syndicalistes qui refusent de quitter les choses, l'acte du camarade Gaston Azoua est à considérer à sa juste valeur. Avec le départ, il y a quelques années déjà, de Georges Kakai Glèlè de la tête de la Confédération des organisations syndicales indépendantes(Cosi) et la démission il y a deux jours de Gaston Azoua de la Cstb, c'est forcément le début d'une nouvelle ère dans le monde syndical au Bénin avec le rajeunissement de l'équipe dirigeante de ces Centrales et Confédérations. Ainsi donc, la démission de Gaston Azoua, qualifiée d'historique, devrait pouvoir inspirer son collègue Pascal Todjinou de la Confédération générale des travailleurs du Bénin(Cgtb) afin qu'il puisse lui emboîter le pas. De nos jours, le syndicalisme a besoin d'un management de type nouveau. Donc, ce n'est pas mauvais de penser à la relève pendant qu'il est encore temps. Dans une certaine mesure, elle est aussi valable pour les responsables syndicaux tels qu'Emmanuel Zounon de l'Unstb et Dieudonné Lokossou de la Csa-Bénin car l'efficacité n'est pas toujours dans durée de l'action.