Le Front des organisations nationales de lutte contre la corruption (Fonac) a fait cas hier, au cours d’une conférence de presse au Codiam, des irrégularités observées dans un dossier de passation de marché public de 14 milliards de Francs au profit de la Société béninoise de manutentions portuaires (Sobemap).
D’après les explications du Président du Fonac, Jean-Baptiste Elias, l’appel d’offres pour l’acquisition de matériels de manutention au profit de la Sobemap s’écarte des règles contenues dans le code des marchés publics. A l’en croire, toutes les étapes relatives au processus de l’appel d’offres ont été bien suivies. Du conseil des ministres ayant statué sur la demande à l’accord de financement entre la Boad et la Sobemap en passant par la mission effectuée en Europe, l’appel d’offres restreint et les entreprises ayant soumissionné, il n’y a rien à dire.
Mais pour lui, il y avait de bonnes raisons de s’indigner : « Le Fonac n’a pas retrouvé dans la législation que la commission de dépouillement des offres puisse se délocaliser à Paris en France pour procéder au dépouillement ». Selon son analyse, le champ d’application de la loi et des règlements est le territoire national et donc, il n’y avait aucune raison d’effectuer un quelconque dépouillement à Paris.
De leur côté, les responsables de la Sobemap approchés disent ne pas vouloir entretenir la polémique. Mais, estiment-ils, ils sont sereins car, d’après eux, tout a été fait dans les règles de l’art. De plus, ils ont fait savoir qu’ils ont respecté les procédures en vigueur à la Boad, la banque emprunteuse. Aussi, les autorisations ont-elles été demandées et obtenues au niveau du conseil des ministres. Pour finir, les responsables de la Sobemap ont déclaré qu’étant entendu que l’Autorité de régulation des marchés publics est déjà saisie, ils s’en remettent à sa décision.