Des regrets. C’est le sentiment qui anime beaucoup de Béninois face à la gestion à la base proposée par la plupart des élus locaux des 77 communes que compte le Bénin. Et ce ne sont pas les événements, ces dernières semaines, dans la commune d’Agbangnizoun qui leur feront changer d’avis.
Corruption, mal gouvernance, querelles politiciennes. Comme dans la caserne d’Ali Baba, le triste constat aujourd’hui est que des conseillers excellent, de plus en plus, dans des guéguerres autour de questions de partage d’argent issu de surfacturations consciemment votées au conseil ou pour d’inutiles questions politiques.
Et dans de tels cas, le développement pour lequel, le législateur a voulu d’une gouvernance décentralisée, est le cadet des soucis de certains élus. Parlant des événements qui continuent d’attrister Agbangnizoun, il est clair que si mauvaise gouvernance il y a, cela n’a pas été possible sans la tacite approbation de certains conseillers qui aujourd’hui brandissent la destitution du maire d’Agbangnizoun, Léopold Houankoun comme un épouvantail. Laissons de côté les mobiles politiques qui, généralement, sous-tendent l’activation des frondes du genre contre les maires en place.
Bref, pour des conseillers dont le mandat est largement expiré, l’heure n’est pas aux derniers efforts pour sauver ce qui peut encore l’être quant aux promesses faites aux populations. D’ailleurs, ces populations toujours manipulées à dessein, que comprennent-elles et que gagnent-elles dans ces guerres d’intérêts et politiques qui sont loin de leur profiter ? Rien.
A Agbangnizoun par exemple où les intérêts particuliers et la politique aident à jeter de l’huile sur le feu en ce qui concerne la crise au sein du conseil communal, ce sont les populations qui paient le prix fort de la guéguerre entre leurs leaders. Sans doute, sans vraiment maîtriser les tenants et aboutissants de la crise, il y a hélas, des victimes qui se retrouvent aujourd’hui invalides.
Guéguerre politicienne ou développement ?
Tirer leçon des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre à Agbangnizoun le 28 avril dernier. C’est aujourd’hui l’essentiel. En effet, devant les quatre blessés enregistrés du fait des instigations à la manifestation des neuf conseillers communaux dissidents sur les quinze que compte le conseil communal, peut-on dire qu’Agbangnizoun a fait un pas vers le développement ? Bien au contraire.
Le premier adjoint au maire, Dominique Atchawé, à la tête des dissidents, doit certainement nourrir de regrets pour cette crise entretenue et qui a dégénéré et rendu infirme un élève de Terminale, dont la main droite a été amputée suite à l’explosion d’une grenade projetée par les gendarmes.
Que ça soit l’adjoint au maire d’Agbangnizoun, Dominique Atchawé et ses alliés, notamment l’ex maire Eugène Azatassou et son successeur, Léopold Houankoun, qu’ont-ils à gagner dans la division ? Tout sauf le développement de leur localité.
A part des prébendes et le positionnement politique pour lesquels ils se battent, rien ne concerne véritablement le développement d’Agbangnizoun. Pour preuve, la mésentente entre ceux qui doivent être les chefs maçons au pied du mur du développement d’Agbangnizoun, se traduit par le fait que jusqu’aujourd’hui, cette cité reste sans voie bitumée.
Triste pour cette commune qui tarde à sortir de l’ornière. Et dans toute cette guerre inutile, ce sont les populations qui sont et restent, tant qu’elles ne l’auront pas compris, les dindons de la farce.