Patrice Talon face à l’Etat béninois, à travers lequel, on voit le président de la République, Yayi Boni. Le deuxième a assigné le premier devant les tribunaux dans l’affaire Sodéco, poursuivant ainsi ses manigances dont le but est de voir l’homme d’affaires perdre ses actions dans l’actionnariat de ladite société. Le procès s’ouvre ce jour au Tribunal de Cotonou.
Qui de Patrice Talon ou de Yayi Boni l’emportera ? Ils comparaissent à nouveau devant les Tribunaux dès ce jour. Mais cette fois-ci, ce n’est pas les affaires douteuses de tentatives d’empoisonnement par substances médicamenteuses, encore moins de coup d’Etat qui les opposent.
On les retrouve dans un feuilleton qui a déjà servi à l’opinion ses premiers épisodes : l’affaire Sodéco. Après les agressions répétées du gouvernement pour se substituer aux organes dûment mandatés de gestion de la société, il a changé de stratégie. Mais le but n’a pas changé. C’est d’obtenir l’isolement total des actionnaires que Patrice Talon représente au sein de la Sodéco.
Agissant au nom de l’Etat béninois dirigé par Yayi Boni, l’Agent judiciaire du Trésor et l’Office national de soutien et de stabilisation des prix (Ons) demandent des comptes à la Direction de la Société pour le développement du coton (Sodéco) Les requérants y sont actionnaires, tout comme la Société commune de participation (Scp), et Patrice Talon. Après la création de la Sodéco en 2008, les premiers conflits entre actionnaires surgissent en 2013.
Le gouvernement à la manœuvre estime que les intérêts de la Sodéco et ceux du peuple béninois sont compromis parce que les accords de base ne sont plus respectés. Après avoir redistribué l’actionnariat de la société, l’Etat prend la décision unilatérale de renvoyer la Scp de Patrice Talon avec 622500 actions soit 17,5%de l’actionnariat. Il place la Sodéco sous l’administration de la Sonapra et nomme des chefs d’usines. Il se charge également de tracer la recomposition du Conseil d’Administration et de la Directiongénérale.
Pour en arriver là, le gouvernement prétexte de ce que ces deux organes ne fonctionnent plus régulièrement et développe qu’ils n’ont pas cru devoir prendre les mesures nécessaires en vue de l’organisation de la campagne cotonnière 2013-2014. En clair, après tant d’errements, l’Etat Béninois a fini par recourir à la justice et espère que cette dernière l’aidera à légaliser ses crimes et à couvrir ses violations flagrantes.
Il rêve de voir la justice prendre des mesures en vue du « fonctionnement régulier des organes de la Sodéco ». Avec ce nouveau procès qui s’ouvre ce jour entre l’Etat Béninois et Patrice Talon, le requérant a sollicité la justice aux fins qu’elle ordonne l’isolement provisoire et la suspension des votes en assemblées générales relatives aux 612.500 actions litigieuses correspondant à 17,5% du capital de la Sodéco en vue du fonctionnement régulier de ses organes.
Dans le même élan, l’Etat béninois compte sur la justice pour qu’un audit de gestion et des comptes de la Sodéco par des dispositions de l’article 159 de l’Acte uniforme de l’Ohada relatif au droit des Sociétés commerciales et du Groupement d’intérêt Economique (Gie) soit commandité. En attendant de suivre de près les débats et de voir quelle sera la réaction de la justice, il faut relever que dans ce dossier, l’Etat va de contradiction en contradiction.
N’est-ce pas lui-même aidé par ses administrateurs qui a choisi un cabinet pour auditer les comptes de la Sodéco qui ont été déjà validés ? Entre le Conseil d’Administration, la Direction générale et lui, qui d’entre eux bloque les organes de fonctionnement quand on cherche à saboter ou à choisir la politique de la chaise vide lors des réunions statutaires ?
Et puis, si l’Assemblée générale ordinaire du Ca de la Sodéco n’a pu se tenir le jeudi 09 janvier 2014, c’est parce que le gouvernement a refusé de respecter les textes régissant la Société. La responsabilité de cette situation provoquée par l’Etat béninois ne saurait être imputable à la Sodéco.