Il s’est ouvert à Kétou hier mercredi 7 mai, les journées de réflexion sur la gratuité de la césarienne au Bénin. Les travaux qui prennent fin ce jour visent à faire le point de la mise en œuvre de l’initiative depuis 2009 et de proposer des mesures correctives pour l’améliorer.
La mise en œuvre de la césarienne gratuite au Bénin a fait du chemin et les acteurs ont toutes les raisons de s’arrêter pour faire le point et corriger ce qui doit l’être.
C’est à cet exercice que s’adonnent à Kétou pour 48 h les acteurs de cette mesure dans les départements de l’Atlantique-Littoral et de l’Ouémé-Plateau.Au nom de la directrice générale de l’Agence nationale de la gratuité de la césarienne (ANGC), Moustapha Razacki, directeur de la Qualité au sein de cette structure, fait savoir que la mise en œuvre de cette mesure a démarré depuis cinq ans. Cette rencontre est la deuxième d’une série de quatre et regroupe les acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la césarienne gratuite au niveau de l’Atlantique-Littoral et de l’Ouémé-Plateau.
Selon lui, pendant deux jours les participants réfléchiront pour une mise en œuvre efficace de la césarienne gratuite. Intervenant au nom du ministre de la Santé pour ouvrir les travaux, Moufalilou Aboubakar, directeur adjoint de cabinet, annonce que les journées de réflexion sont la dernière étape devant conduire aux journées nationales pour le même exercice.
Pour lui, la gratuité de la césarienne est non seulement une priorité pour le ministère de la Santé mais aussi un élément clé dans l’arsenal des mesures sociales mises en place par le gouvernement pour promouvoir le bien-être mental, physique et social des populations. Après son lancement en 2009, il est temps, souligne-t-il, de marquer une pause pour faire le point de ce qui a pu être fait et surtout d’explorer ce qui reste à faire.
Des avancées notables et des défis
S’essayant à un bilan, le directeur adjoint de cabinet du ministre de la Santé retient que de nombreuses avancées ont été notées. Celles-ci méritent d’être valorisées. Pour se faire plus précis, Moufalilou Aboubakar, après avoir salué le dévouement des acteurs à tous les niveaux, dira que plus de 100 mille césariennes ont été réalisées pour un montant de plus de 10 milliards F CFA de remboursement grâce à la subvention de l’Etat.
Quant aux autres défis relevés dans le cadre de la mise en œuvre de cette initiative présidentielle, ils concernent l’amélioration des plateaux techniques des hôpitaux, l’amélioration de la fréquentation des consultations en maternité, de la santé physique et psychique de la mère et du nouveau-né.
Elle aura également contribué à la réduction des retards dans la prise en charge des urgences obstétricales nécessitant la césarienne, à la réduction du stress psychologique des familles. Mais ce tableau reluisant peint, il n'a pu s’empêcher d’évoquer quelques goulots d’étranglement.
Entre autres dysfonctionnements, Moufalilou Aboubakar mentionne la variation du coût de la césarienne gratuite d’un centre à l’autre, le rançonnement, la mauvaise gestion des kits, les prescriptions fantaisistes des produits du kit par certains acteurs, l’extension de la mesure aux étrangères et aux femmes déjà couvertes par une police d’assurance, le long délai d’encaissement des chèques certifiés du Trésor délivrés par l’Agence nationale de la gratuité de la césarienne. Il faudra aussi citer parmi les goulots d’étranglement la prise en charge des autres hémorragies graves de la grossesse et du nouveau-né issu d’une césarienne et la révision du forfait des 10 000FCFA à la hausse.
Au regard de ces problèmes, Moufalilou Aboubakar indique qu’une redéfinition des axes de travail prioritaires s’impose pour améliorer l’initiative.Les travaux sont marqués par trois communications sur le point de la mise en œuvre de la mesure de gratuité, la restitution du rapport des missions effectuées par le Conseil d’administration de l’Agence nationale de la gratuité de la césarienne et la restitution des résultats d’une enquête menée par le Centre de recherche en reproduction humaine et en démographie (CERRHUD).
La fin des travaux prévue pour ce jour sera sanctionnée par des recommandations allant dans le sens des corrections à apporter pour améliorer la mise en œuvre de la césarienne gratuite au Bénin.
