Y-a-t-il une chance pour que les élections communales se tiennent à bonne date ? La question reste toujours sans réponse. Mais un faisceau d'indices permet de se faire à l'éventualité d'un report : avons-nous le temps de corriger la Lépi et de doter le pays d'un code électoral avant la fin du premier trimestre, dans huit semaines ? De l'avis des observateurs, rien n'est moins sûr.
Bien malin qui peut dire à l'étape actuelle à quelle date et de quelle manière s'organiseront les prochaines élections communales et locales. Même si dans les états-majors des partis politiques, on affûte déjà les armes avec discrétion et stratégie, ce n'est point le cas pour ce qui concerne les différentes instances engagées dans le processus d'organisation de ces élections. Du moins, les choses tournent au ralenti à ce niveau, ce qui du coup semble profiter aux élus dont la réélection parait incertaine. Toutefois, le chef de l'Etat reste optimiste : pour lui, les prochaines élections communales et locales auront lieu à bonne date. " L'année 2013 sera déterminante dans le cadre des consultations électorales avec les élections locales et municipales. Je voudrais saisir la présente occasion pour inviter tous les acteurs à s'impliquer davantage dans les différentes étapes de l'organisation de ces échéances électorales afin qu'elles se tiennent à bonne date… " lançait-il le 28 décembre dernier alors qu'il livrait aux députés son message sur l'Etat de la nation.
Que de doutes !
Deux préoccupations majeures au-delà des petites considérations politiciennes. L'une beaucoup plus récente tandis que l'autre reste d'actualité depuis plusieurs années sans véritablement se mettre sur une voie de résolution.
La première, c'est bien la question du code électoral qui d'ailleurs fait objet d'un séminaire ce jour au parlement. Dans une démarche participative, le parlement a donc opté pour un séminaire qui regroupera les députés et les spécialistes en matière électorale ce jour. Il s'agira pour ceux-ci d'échanger sur la proposition de loi de l'Honorable Chabi Sika sur le code électoral. Cette rencontre permettra également aux députés membres de la commission des lois de s'enquérir des notions relatives aux prochaines élections communales et municipales. A bien y voir, rien n'est gagné d'avance à ce niveau quand on sait qu'il s'agit ici du cadre légal qui permettra d'aborder les consultations électorales dans notre pays. Le consensus ne sera pas forcément de mise. La configuration politique actuelle du parlement pourrait, certes, faciliter un passage forcé mais qui malheureusement ne sera sans conséquences sur la crédibilité de ces scrutins. Les empoignades entre députés au parlement lors de l'étude de la loi portant apurement, mise à jour et actualisation de la Liste électorale permanente informatisée(Lépi) qui a été finalement adoptée par 49 voix pour, 10 contre et 1 abstention restent de vifs souvenirs. Quand on sait que l'article 20 de la loi qui va être examinée lors de la prochaine session parlementaire prévoit que " la Cena est composée de 17 membres provenant de l'Assemblée nationale, du gouvernement et des organisations de la société civile(…)", on a de bonnes raisons d'envisager une ambiance conflictuelle au parlement lors de l'étude et de l'adoption.
La vérité en face…
La deuxième préoccupation qui circule beaucoup plus sur les lèvres reste l'éternelle correction de la liste électorale permanente informatisée (Lépi). C'est maintenant que la Cour constitutionnelle vient de décider de la conformité de la loi votée au parlement pour la cause. En attendant sa promulgation par le chef de l'Etat, un contraste se révèle aux observateurs. Le temps qui nous sépare des élections communales et locales ne favorise guère la correction de la Lépi si tant est que l'actualisation projetée comblera définitivement les insuffisances de notre liste électorale. A relever que vouloir organiser les joutes électorales avec la liste querellée est synonyme de l'activation d'un nouveau foyer de tensions.
C'est ce qui se chuchote actuellement sans être confirmé jusque là par une source officielle. Pourtant lever les équivoques et fixer les objectifs dès maintenant aiderait à passer à l'essentiel. De l'avis des observateurs, les élections communales et locales ne pourront se tenir à bonne date. A priori, il s'agit là d'une vision qui peut être décriée mais sans perdre de son objectivité. Pour l'heure rien ne garantie de la tenue des prochaines élections communales et locales à bonne date.