La place réservée au représentant de l’Ordre des pharmaciens est restée désespérément vide au cours du débat télévisé qui devait l’opposer à l’émissaire du ministère de la santé.
La contradiction annoncée et tant attendue n’aura finalement pas lieu. En optant pour la politique de la chaise vide, l’Ordre des pharmaciens a déroulé le tapis rouge à Nicolas Sodabi, directeur adjoint de la pharmacie, du médicament et des explorations diagnostiques, qui ne s’est pas fait prier pour développer les arguments de son ministère.
Le plat de résistance de ce rendez-vous télévisé est relatif au dossier Ubipharm. Au prime abord, Nicolas Sodabi a indiqué que la polémique qui entoure l’autorisation d’installation de cette société pharmaceutique n’a pas sa raison d’être.
Car, depuis août 2009, Ubipharm avait déjà été autorisée à s’installer sur le territoire béninois par le ministre de la santé d’alors, qui avait engagé toutes les procédures y afférentes. Seulement, compte tenu de certains intérêts, ce projet n’a pu se concrétiser jusqu’ici. A l’en croire, la peur de la concurrence serait à la base des manigances orchestrées dans le but de décourager les promoteurs de cette entreprise présente dans tous les pays de l’Uemoa à ouvrir ses portes au Bénin.
Selon les textes en vigueur, trois conditions cumulatives doivent être réunies pour qu’un grossiste pharmaceutique soit autorisé à s’installer. Primo, si le promoteur n’est pas pharmacien, la société doit être dirigée par un pharmacien. Secundo, le capital doit être détenu à au moins 70% par des pharmaciens. Tertio, le capital doit valoir au moins cent millions. A en croire Nicolas Sodabi, Ubipharm remplit toutes ces conditions, référence faite à l’acte notarié contenu dans le dossier d’installation. C’est donc un conflit d’intérêts qui serait à la base de cette guerre ouverte entretenue depuis bientôt 5 ans contre cette société qui peine à s’installer.
La guéguerre qui a opposé le ministère de la santé à l’Ordre des pharmaciens n’a pas été occultée lors du débat. Selon l’invité de nos confrères de Golfe Télévision, la Cour suprême ayant tranché en déboutant l’Ordre, les protestataires doivent se ranger du côté de la loi. « Qui aime la vérité, vient à la table de la contradiction », a souligné Nicolas Sodabi pour déplorer l’absence de la partie adverse à ce débat contradictoire.