Le Chef de l’Etat est allé au contact des populations de la Commune d’Abomey Calavi, ce week end, officiellement pour visiter les chantiers en cours de réalisation dans cette localité. Une autre manière d’entrer en campagne électorale précoce compte tenu de l’intérêt que revêt les prochaines élections municipales d’une part et vu le projet de révision de la Constitution qui demeure d’actualité.
Profitant de cette sortie à Abomey -Calavi, le Chef de l’Etat a fait en réalité la revue des troupes de la mouvance, ce samedi à Abomey-Calavi. Au terme de cette tournée, une bande annonce a convié les élus locaux, et autres à une rencontre avec le Chef de l’Etat pour le lendemain afin de discuter des problèmes de développement etc,..Une demarche qui ressort de la compétence du maire, du préfet et a la limite du ministre de la décentralisation. Toute chose qui a fait dire a certains opposants que le Chef de l’Etat est déjà en campagne précoce pour les communales.
Ce ce qu’il faut savoir
Les textes réagissant les élections au Bénin stipulent que la campagne électorale est ouverte à deux semaines du scrutin. La réalité du terrain est que personne ne peut dire avec précision la date de la tenue des prochaines élections communales, défaut de listes électorales fiables. Le Conseil d’orientation et de supervision de l’actualisation de la Liste électorale permanente informatisée (Cos/Lépi), dirigé par l’Honorable Sacca Lafia, serait en train de mettre les bouchées doubles pour rendre disponible le fichierélectoral sans lequel les élections communales ne peuvent être organisées.
En raison des menaces de la Communauté internationales pour la non-tenue des élections, le peuple s’attendait à voir le Président Yayi Boni jouer véritablement sa partition pour la réalisation d’une Lépi crédible. Les financements dont Sacca Lafia et ses aires ont besoin arrive à compte goutte.
La violation de la loi est apparemment le sport favori du Président de la République à l’allure où vont les choses. Dans d’autres secteurs de la vie socioprofessionnelle et politique, il l’a démontré à maintes reprises. On en veut pour preuves, les marchés gré à gré passés en violation des procédures en vigueur, le maintien en détention d’opposants au régime, les piétinements de la Constitution du 11 décembre 1990 dans les prises de décisions. A cet effet, le Chef de l’Etat agit selon son bon vouloir face à une opposition très affaiblie et hésitante.