Les citoyens de la République et d’ailleurs retenus dans les liens de la détention à la maison d’arrêt de la ville capitale du Bénin manquent cruellement de visite. Un phénomène décrié par une majorité écrasante de parents de détenus selon des témoignages.
Une situation qui a suscité dans un passé récent une vive réaction du personnel d’encadrement de la prison notamment le commandant de la brigade de ladite prison et le gardien chef Lokonon.
Le droit de visite aux détenus est un principe universellement reconnu et protégé par la législation nationale et les normes internationales ratifiées par notre Etat en ce qui concerne l’observance des règles relatives à la protection des Droits de l’Homme dans les prisons.
Mais cette réalité semble être ignorée à la prison civile de Porto-Novo où le phénomène de rançonnement semble prendre une allure inquiétante. Ceci sous le regard douillet de la force mixte en charge de la sécurité au niveau de ce lieu de privation de liberté.
Le cas le plus frappant est celui du jeudi de la semaine dernière où un couple a été interdit d’accès à ladite prison faute de moyens financiers alors qu’il était venu voire son enfant retenu dans les liens de la détention. Le total du montant exigé au couple en question avant toute visite est 2.200 francs. C’est-à-dire 1.100 francs CFA par personne.
Faute de moyens suite à des séances de supplication, le couple a fini par rebrousser chemin. La maman du détenu et ses sœurs les yeux larmoyants ont repris le chemin de la maison et le père du détenu tout désespéré soliloquait.
Cette situation mérite une attention particulière dans un contexte où le Bénin s’est engagé à Genève devant le comité contre la torture des Nations Unies lors de la présentation du dernier rapport Etat sur la situation des Droits de l’Homme, à observer les règles minima concernant le traitement des détenus, pour la mise en place urgente d’une politique ambitieuse visant à améliorer la situation dans les prisons et pour l’effectivité du mécanisme de visite et de prévention dans les lieux de privation de liberté comme l’exige le protocole facultatif à la convention des Nations Unies contre la torture.
Un instrument juridique ratifié par notre Etat et de nature à rendre la vie saine dans les lieux de privation de liberté. Mais hélas ..