Considérant le blocage des négociations dans le cadre des travaux de la Commission nationale permanente de concertations et de négociations Gouvernement / Centrales et Confédérations syndicales réinstallée le 07 avril 2014 et aussitôt refermée dans le dilatoire et l’usure sans réellement aborder les négociations autour des 1,25 de revalorisation du point indiciaire accordés à tous les Agents de l’Etat en 2011 et dont les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire sont injustement exclus ;
Considérant la suspension de la motion de grève du Front du 24 janvier 2014 sur commande orchestrée le 18 mars 2014 par un groupuscule de camarades à la solde du pouvoir politique et ceci en violation flagrante des dispositions du Code de conduite du Front, suspension qui frise la traîtrise et le sabotage des intérêts majeurs des enseignants ;
Considérant le cinglant désaveu infligé par les enseignants aux traîtres à la cause enseignante en continuant résolument le mouvement de grève et leur fameux moratoire d’un mois donné au Gouvernement qui n’est pas encore arrivé à son terme pour être évalué ;
Considérant le succès éclatant du mot d’ordre de boycott actif du jeudi 24 avril 2014 lancé par les syndicats du Front en lutte restés fidèles à la base pour protester contre la suspension attentatoire à la démocratie syndicale prononcée le 15 avril 2014 par la Csa-Bénin, la Cgtb, la Cosi-Bénin et la Cspib et mettre en échec leur appel à une reprise des classes ;
Considérant la motion de grève de quarante huit (48) heures des mardi 29 et mercredi 30 avril 2014 puis celle de soixante douze (72) heures des mardi 06, mercredi 07 et jeudi 08 mai 2014 du Front en lutte pour exiger :
1-) L’acte de reconnaissance formel et les modalités de jouissance échelonnée des 1,25 conformément au Décret 2011-505 du 05 août 2011 portant institution du coefficient de revalorisation de l’indice de traitement des Agents de l’Etat ;
2) Le principe acquis de la sédentarisation des enseignants vacataires pour la rentrée 2014- 2015 ;
3) Le remboursement en bloc des défalcations illégales de 2012 au cours de l’année 2014
Considérant que le calendrier politique en cours d’élaboration dans le seul souci d’organiser les examens sans considération du temps scolaire acceptable pour la préparation pédagogique des apprenants ne vise qu’à conduire les élèves du public à l’abattoir et les enseignants à la vindicte populaire ;
Considérant que : les enseignants démotivés ne sont pas prêts à se soumettre à n’importe quel prix à une prolongation de l’année instituée par un calendrier réaménagé non consensuel et sans engagement du Gouvernement à payer les heures supplémentaires conformément aux textes en vigueur ;
Considérant le cri de détresse des apprenants qui, à leur manière, ont activement soutenu les enseignants en lutte contre l’injustice, les disparités de traitement, le déni du droit de négociation et la violation du principe de bonne foi et des libertés publiques ;
Considérant la preuve établie par le Comité de la liberté Syndicale du Bureau international du travail (Bit) à travers le principe 942 qui stipule que la décision de l’Etat employeur qui contraint les parties à renégocier un accord précédemment conclu « est contraire aux principes de la négociation collective » ;
Considérant enfin la synthèse des analyses et recommandations issues des Assemblées Générales tenues sur toute l’étendue du territoire national les mardi 06, mercredi 07 et jeudi 08 mai 2014 ;
Le Front d’action des syndicats des trois ordres d’enseignement à l’issue de sa réunion du vendredi 09 mai 2014 au Ceg Sainte Rita de Cotonou :
1./ Dénonce la guerre d’usure, la corruption et les manœuvres d’intimidation mises en branle par le Gouvernement pour faire perdurer la crise sociale et sacrifier l’école publique républicaine en méconnaissance des normes du principe de la bonne foi qui, tout en prenant en compte les conséquences économiques de la grève, recommande d’éviter tout retard injustifié ;
2./ Met en garde tous les administrateurs scolaires aux niveaux local, départemental et national qui tenteraient de poser des actes de représailles à l’encontre des enseignants grévistes, actes qui feront inévitablement l’objet de poursuites judiciaires parce que considérés comme des actes des discriminations antisyndicales ;
3./ Désavoue sans ambages les traîtres et divorcés syndicaux tapis dans nos rangs pour saboter les intérêts de la communauté enseignante au profit de nominations- récompenses, de prébendes et de corruption passive et active du pouvoir ;
4./ Félicite chaleureusement les enseignantes et enseignants restés mobilisés et qui ont résisté contre vents et marées aux menaces et pressions multiformes du pouvoir.
Cette détermination, malgré les déchirures morales et le sentiment de déception face à la non satisfaction de certaines revendications majeures, a permis d’obtenir l’annulation de l’arrêté préfectoral liberticide, le relèvement du SMIG, l’annulation des concours frauduleux, la ‘rétrocession des défalcations de 2014 et celles de 2012 restées à l’état de promesse, la jouissance des libertés et la vacuité de l’arme de la défalcation ;
5./ Prend l’opinion publique nationale et internationale à témoin pour signifier que si le Gouvernement persiste dans son immobilisme et son refus de négocier, la rentrée 2014-2015 sera activement boycottée pour obtenir la satisfaction par rapport aux revendications en suspens et l’adoption des Statuts particuliers des personnels enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire ; le décrochage de la fonction publique et la sédentarisation des vacataires ;
6-/Rappelle au Gouvernement qu’une démarche pour un réaménagement consensuel du calendrier scolaire qui nous évite le rejet des diplômes béninois à l’extérieur après quatre mois et demi de grève recommande la prise en compte des normes sous régionales et internationales relatives à la mise en œuvre de l’approche par compétences ;
7. Décide sur recommandation des militants à la base et dans l’intérêt exclusif de nos apprenants de la levée de la motion de grève de soixante douze (72) heures actuellement en vigueur par tacite reconduction. Par conséquent, les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire encore en lutte au sein du Front sont appelés à une reprise ordonnée, disciplinée et effective pour compter du mardi 13 mai 2014.
Seule la lutte paie !!!