Soumise à un véritable test de représentativité depuis la levée de la motion de grève dans le secteur de l’Education, l’aile dure du Front d’actions des trois ordres de l’Enseignement vient de céder. Thomas Kossi Kakpo et les siens tournent donc le dos à la Cstb et à la Fesyntra-Finances appelant tous leurs militants à la reprise des classes.
Au delà d’un simple rattrapage, cette décision du Front (seconde aile) met bien en difficulté les deux centrales jusqu’au-boutistes, notamment la Cstb. D’ailleurs, Paul Issè Iko et Laurent Mètognon capitulent déjà. En témoignent les décisions issues de l’Assemblée générale de ce mardi 13 mai 2014 à Porto-Novo.
La grève générale qui a secoué le Bénin depuis le mois de janvier d
2014 peut désormais être conjuguée au passé, du moins dans le secteur de l’Education. Après la levée de la motion de grève par l’originel Front d’actions des trois ordres de l’Enseignement, objet de dissensions au sein de l’organisation syndicale, quatre confédérations syndicales notamment la Cgtb, la Csa-Bénin, la Cosi-Bénin et la Cspib ont décidé de surseoir aux mouvements de grève.
D’où une nette démobilisation des travailleurs qui dans leur grande majorité ont repris le chemin de leur service. Néanmoins, les deux autres confédérations syndicales telles que la Fesyntra-Finances et la Cstb appuyées par les dissidents du Front ont poursuivi leur mouvement de débrayage, mais sans grand succès. Il fallait donc marquer un arrêt, évaluer le degré de suivi de la motion de grève et prendre les dispositions qui s’imposent.
Les dissidents du Front s’alignent
S’étant désolidarisés de leurs camarades, les contestataires de la suspension du mouvement de grève prononcée par Lucien Langanfin et consorts se sont constitués pour appeler les enseignants à la poursuite du mouvement de grève. Mais pour défaut de représentativité et d’arguments pertinents, le groupe porté par Thomas Kossi Kakpo ne sera pas suivi.
C’est alors qu’après une navigation à vue pendant quelques semaines, « l’aile dure » du Front a décidé de lever également sa motion de grève. Le bureau du Front d’actions des syndicats des trois ordres de l’Enseignement encore en lutte était donc face aux hommes des médias ce lundi 12 Mai 2014.
Prononçant la levée de leur motion de grève Thomas Kossi Kakpo et ses camarades ont menacé de boycotter la rentrée scolaire 2014-2015 au cas où le gouvernement ne satisferait pas leurs revendications avant la rentrée des classes. Quand ont sait que cette aile du Front n’a obtenu satisfaction pour aucune autre revendication depuis la scission, l’on est bien en droit de se demander à quoi ont servi les grèves fantaisistes.
La Cstb et la Fesyntra-Finances capitulent
Tel l’aveu d’une défaite, La Cstb et la Fesyntra-Finances avec le concours des comités départementaux de lutte ont entrepris depuis ce mardi 13 mai 2014, une série d’Assemblées générales dans tout le pays pour une nouvelle consultation des travailleurs à la base.
Pour l’étape de Porto-Novo tenue ce mardi, le secrétaire général de la Cstb et le représentant du secrétaire général de la Fesyntra-Finances ont invité les travailleurs à de nouvelles formes de grève. Partagés entre ce qu’ils appellent la grève sur le tas et la grève de zèle, ces leaders syndicaux ont appelé les travailleurs, notamment les enseignants à reprendre les cours. Sauf qu’ici, ils enseignent aux travailleurs de nouvelles pratiques de grève incitant carrément à la paresse.
A bien y voir, le revirement de Paul Issè Iko et de Laurent Mètognon passe bien pour une manœuvre visant à contourner un éventuel désaveu des travailleurs qui visiblement, sont fatigués de la grève qui dure déjà plus de quatre mois.
Maintenant que la seconde aile du Front qui animait encore, vaille que vaille, les mouvements de grève dans les écoles vient de suspendre sa grève, que fera Paul Issè Iko ? Quelles sont les vraies motivations et les objectifs visés par ces mouvements de grèves perlées ?
