Halte à la pagaille dans la famille présidentielle. Les prétendants à la succession du Chef de l’Etat dans le rang de la famille politique de Boni Yayi doivent cesser leur activisme politique précoce si réellement ils se reconnaissent de la mouvance. Les signaux de Boni Yayi, leur leader les y obligent. En s’entêtant, ces derniers courent le risque de s’attirer la foudre du Chef de l’Etat préoccupé pour l’heure à laisser un bon bilan économique, au terme, de son mandat en 2016.
Depuis que l’horloge politique affiche 2016, les prétendants à la succession du Président de la République rivalisent d’imagination et d’ardeur pour séduire l’opinion publique afin de rallier les populations à leurs causes. Même dans les rangs de la mouvance présidentielle, la cacophonie des ambitions fait que plusieurs personnalités, même des ministres en exercice, ne ratent aucune occasion pour se taper une publicité médiatique dans l’optique de 2016. Mieux, leur regain d’activités politiques et leurs diverses manœuvres ne trompent guère sur leurs ambitions présidentielles pour 2016. La difficulté ici, c’est que ces candidats potentiels et en pré-campagne déguisée le font en tenant à l’écart Boni Yayi qui, lui, veut des ministres aguerris et prêts à l’aider à terminer son mandat en beauté.Sans attendre les conseils ou le mot d’ordre du chef de la majorité présidentielle, plusieurs personnalités politiques, même celles qui doivent leur ascension politique au Président de la République, sont déjà en campagne, sans avoir parlé de leur ambition à leur mentor politique, le Chef de l’Etat.
Manipulation pour tromper la vigilance
Certains parmi ceux qui nourrissent les appétits présidentiels dans les rangs de la mouvance ont choisi la stratégie qui risque d’être préjudiciable à la majorité au pouvoir, la stratégie de détournement de l’opinion, celle qui consiste à semer la confusion dans l’esprit des populations pour conquérir leur confiance. Ainsi, ils ne ratent aucune occasion pour dire à qui veut les entendre qu’ils ont déjà reçu l’onction du Président de la République et poussent l’outrecuidance d’avancer que Dr Boni Yayi les a désignés comme dauphin. Cet état de choses est plus palpable dans le septentrion. En effet, ces vendeurs d’illusions aux ambitions précoces ont pris d’assaut le septentrion, bastion naturel du Président de la République>
Ils y répandent une dose suffisante de mensonges et de confusions pour toujours faire croire qu’ils ont l’onction de Boni Yayi dans leur entreprise solitaire alors qu’ils sont conscients qu’avec la configuration actuelle de la majorité présidentielle, il est inconcevable, sinon risqué, de faire croire que Yayi a déjà désigné un candidat à sa succession. Admettre un tel état des choses dans le contexte actuel marqué par la cacophonie des ambitions au sein de la majorité présidentielle, c’est sonner le glas de la déstabilisation de la famille politique qui a toujours porté le Président de la République. C’est d’ailleurs cela qui fait que le Chef de l’Etat est méfiant sur ce terrain et s’est refusé d’aborder la question de 2016 avec qui que ce soit, contrairement à ce qui se répand dans l’opinion, a affirmé une source proche du premier magistrat. Et cette source se fait ferme et précise : « A ce jour, Boni Yayi n’a choisi personne, n’a donné la bénédiction à aucun candidat, n’a rien demandé à qui que ce soit ».C’est dire doncque c’est sur le dos du leader charismatique de la majorité présidentielle que nombre de candidats pour 2016 se livrent à une pré-campagne honteuse etenvahissent le terrain semant une confusion terrible sans recevoir l’onction de Boni Yayi. Et pourtant, une certaine éthique non écrite voudrait bien qu’on obtienne la bénédiction de son mentor avant de s’engager dans les batailles sérieuses comme celle de la présidentielle.
Fin de la récréation, place à la réussite du mandat
Informé de toutes les combinaisons, tractations et ayant constaté le regain d’activisme politique de ses lieutenants ambitieux, le Président de la république s’est fait clair. D’abord, à travers son attitude. Celle qui consiste à travailler sans relâche au développement du pays (plusieurs audiences, descentes sur le terrain pour donner des coups d’accélérateur aux chantiers en souffrance) et à ne pas perdre de vue la réussite du dernier quinquennat dont les priorités sont pourtant connues de tous. Ensuite, le leader de la mouvance présidentielle ne cesse de montrer son engagement total à laisser un bilan physique et palpable des acquis de sa gestion. En clair, Boni Yayi n’est préoccupé que par une fin en beauté de son deuxième mandat présidentiel. En plus de ces signaux, il ne cesse de multiplier les initiatives pour une bonne conduite des affaires publiques. Conscient que toute fin de règne est souvent marquée par un relâchement de l’engouement, Boni Yayi a anticipé en occupant le terrain et en engageant le pays sur les questions de développement. Ces signaux participent d’ailleurs de la clarification et constituent un désaveu pour ceux qui agitent dans l’opinion qu’ils sont les dauphins désignés par le leader charismatique de la majorité présidentielle ou des FCBE. Contrairement à ce qui est admis par certains acteurs de la classe politique, le choix de Boni Yayi reste celui de la réussite de son dernier quinquennat et surtout celui du développement. Se refusant de voir ces signaux qui montrent clairement que le chef tient au résultat avant tout débat sur 2016, les prétendants à sa succession ne dorment pas. Cet activisme aveugle qui s’apparente à de l’obsession a fini par sortir le chef de la majorité présidentielle de ses gonds. Boni Yayi, selon des sources concordantes, aurait demandé que tous ceux qui se réclament réellement de la majorité présidentielle, s’occupent de la réussite du mandat en cours. En clair, les ministres et autres aspirants doivent mettre fin à leur activisme politique et s’occuper de ce pourquoi ils sont nommés, la réussite du quinquennat afin que la majorité présidentielle ait un bilan clair à défendre pour des luttes futures. Depuis qu’il a fait ces observations, Boni Yayi est décidé, selon les mêmes sources, à rompre les amarres avec ses partisans qui s’autoriseraient à violer la discipline de groupe. En clair, la récréation est terminée. Tous ceux qui se reconnaissent de la majorité et qui veulent bien compter sur ce groupe politique pour leur avenir politique doivent savoir attendre le bon moment. Surtout qu’il a, lui-même, indiqué que le débat de l’avenir de la mouvance se fera en son temps. Pour l’heure, place à la réussite du quinquennat.