C’est pour ne pas s’éloigner de l’ambitieux programme des réformes initiées par le pays en vue d’améliorer la gestion des finances que le ministère en charge des Finances, par le biais de l’Unité de gestion des Finances publiques (UGR) organise les 13 et 14 mai à Cotonou, la revue annuelle des finances, édition 2014.
Par Sabin LOUMEDJINON
Les assises dont les travaux ont démarré hier mardi 13 mai permettent d’évaluer de manière approfondie les progrès réalisés et de mesurer les faiblesses et les contraintes qui nécessitent des actions correctives. C’est aussi l’occasion pour les participants d’accroître leur efficacité dans la gestion des Finances publiques.
En accueillant les participants hier, le coordonnateur de l’Unité de gestion de la réforme, Joël Zodjihoué a expliqué que l’édition de cette année intervient après une série d’actions engagées pour consolider les acquis et améliorer la performance du système de gestion des finances du pays.Il cite pour exemple l’adoption et le vote de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF). Occasion également pour lui de saluer le dialogue constructif qui a caractérisé la préparation des assises entre l’organe dont il est le coordonnateur et les structures d’exécution du PAAGFP et les PTF.
Le coordonateur de l’Unité de gestion de la réforme n’a pas manqué d’attirer l’attention sur certaines préoccupations fortes des Partenaires techniques et financiers. On retient, entre autres, la performance du sytème de gestion des finances publiques et sa mesure effective. Néanmoins, il a rassuré qu’il y a des avancées perceptibles dans l’implication des acteurs dans le processus de réforme en cours et l’appropriation des outils de mise en œuvre des actions programmées. « Il nous faudra nous concentrer sur les priorités qui permettent réellement de doter le Bénin d’un système de gestion de Finances publiques transparent et garantissant l’efficacité de la dépense», a-t- il conclu.
De grandes orientations
Pour sa part, le chef de la Délégation de l’Union Européenne, Josep Coll, a laissé entendre que le Bénin, les PTF et la société béninoise partagent un objectif commun pour les prochaines années: faire du Bénin un pays émergent. « Mais une économie émergente est une économie capable d’attirer durablement les flux d’investissements directs et de garantir la durabilité de l’économie sur la base de fondements économiques solides et qui ne se laisse pas séduire par les chants de sirènes », a-t-il fait remarquer.
Comme précision, il souligne que pour atteindre cet objectif, l’existence de lois transparentes adéquates et surtout leur application effective, l’allocation et la gestion adéquate de ressources financières, la mise en œuvre des systèmes de réglementation appropriée et des systèmes de Finances publiques sains sont autant d’éléments essentiels à une croissance économique stable et durable », a indiqué le diplomate européen.Toutefois, reconnaît-il dans le domaine des Finance publiques, le Bénin a fait des performances en matière de mobilisation des recettes pour l’ensemble de l’année 2013 qui se chiffrent à 795,5 milliards de FCFA contre un objectif de 7,84 milliards de francs CFA. « Cette mobilisation est le résultat de l’amélioration du contexte économique mais aussi, des efforts réalisés par le gouvernement afin d’améliorer le processus de préparation et d’exécution budgétaire, ce qui a permis d’améliorer l’écart de réalisation des recettes et des dépenses de manière substantielle». Puis, il a félicité le gouvernement pour l’approbation de la loi organique relative aux lois de Finances publiques.
En procédant à l’ouverture des travaux, le ministre de l’Economie, et des Finances Jonas Gbian, a exprimé ses attentes par rapport aux présentes assises : «un point de l’exécution des différentes stratégies sectorielles par les régies, les services du circuit de la dépense, les services de contrôle interne et ceux en charge du système d’information». Il souligne que pareil point permettra d’établir leur cohérence avec la stratégie de mise en œuvre de la LOLF, actuellement en cours d’élaboration.Jonas Gbian dit attacher un grand intérêt surtout en matière de définition des grandes orientations pour la mise en œuvre de la LOLF. Puis, il s’engage à faire examiner attentivement par son cabinet, les recommandations, en vue des dispositions à prendre pour leur mise en œuvre sans faille.