La détermination du gouvernement de Yayi de mettre fin à la commercialisation et à la consommation de l'essence de contrebande vient de connaitre une nouvelle phase. Après la saisie tous azimuts, de milliers de bidons d'essence et la traque des contrebandiers, c'est au tour de ces derniers de passer à la vitesse supérieure. Rendre le " kpayo " introuvable sur tout le territoire national pendant un mois, c'est la décision prise mercredi dernier au quartier St Pierre et Paul à Porto-Novo par tous les ténors de ce trafic, avec effet dès ce jour.
Autrefois cédé à 400 francs, l'essence de la contrebande est passée le week-end dernier à 450 voire 500 le litre. En effet, suite à la décision du gouvernement consistant à lutter contre la vente illicite de ce produit depuis quelques mois, c'est la débandade dans le rang des trafiquants. Il ne se passe pas de jour sans que les forces de l'ordre ne soient aux trousses des acteurs de ce commerce .Camions et motos de trafic arrêtés, tonneaux et bidons d'essence saisis, c'est le lot quotidien des trafiquants qui ont fini par jeter l'éponge. Réunis donc en assemblée générale mercredi dernier à Porto-Novo avec la présence effective de tous les grossistes béninois et vendeurs nigérians, ils ont décidé de donner la réplique au gouvernement. Un mois de cessation de toutes les activités liées à la commercialisation du Kpayo dans le but d'inviter le peuple à évaluer la force des deux camps, avec à la clé faire payer plus chère l'essence aux Béninois. Selon un responsable de l'association des trafiquants et vendeurs de l'essence Kpayo qui a requis l'anonymat, c'est une opération qui permettra de se rendre à l'évidence que les stations-service dont dispose le pays ne pourront pas suffire pour satisfaire la demande de la population en carburant. En invitant les commerçants nigérians à cette assise, une instruction stricte leur a été donnée. 'Ne servir aucun béninois en carburant'' fut-il commerçant et ce, pendant un mois. Une nouvelle décision qui, assurément, va augmenter les difficultés du Béninois moyen, qui devra se livrer à un véritable parcours du combattant pour s'approvisionner, sans compter que le tarif des déplacements en taxi ou en " zem " sera revu à la hausse.
