La maison internationale de la culture de Porto Novo a servi de cadre le weekend dernier, à l'organisation d'une conférence publique initiée par l'Alliance ABT, pour se prononcer sur les réformes de la fonction publique béninoise annoncées par le gouvernement. C'était une occasion pour cette formation politique de préciser sa position et de recueillir les préoccupations des différentes personnalités invitées.
" La réforme de la fonction publique béninoise en question " c'est le thème développé par Célestin Monteiro, enseignant à la Faculté de droit et sciences politiques de l'UAC. De son développement, il ressort que l'initiative du gouvernement de réformer la fonction publique trouve son fondement dans les résolutions de la Conférence des forces vives de la nation et des Etats généraux de la fonction publique et de la modernisation administrative. Selon le conférencier, l'objectif global de la réforme administrative vise le passage d'une administration publique assurant la continuité de l'Etat, uniquement à celle assurant non seulement cette mission, mais aussi celle du développement de la Nation. Cette idée implique que l'administration béninoise devienne une administration de développement au service de la nation et des citoyens. C'est d'ailleurs ce qui est résumé dans le décret n°2011-812 du 29 décembre 2011 portant transmission à l'Assemblée nationale du projet de loi portant statut général de la fonction publique, a déclaré le conférencier. Ce dernier est revenu sur les faiblesses notées par le gouvernement dans l'application de la loi n°86-013 du 26 février 1986 portant statut général des agents permanents de l'Etat et les innovations contenues dans le projet de loi qui se trouve sur la table des députés. Malgré l'importance des innovations de ce projet de loi, le conférencier a émis des réserves sur l'efficacité de ce texte après sa promulgation. Pour lui, on a point besoin d'être divin pour savoir que, quelle que soit la qualité de la loi qui sera prochainement votée dans le cadre de la réforme de la fonction publique au Bénin, certaines de ses dispositions ne seront pas appliquées du fait des facteurs constitutionnel, politique, psychologique et socio-économique. Selon le conférencier, la réforme de la fonction publique telle qu'elle transparaît à travers le projet de loi qui se trouve à l'Assemblée nationale, aborde essentiellement les questions d'ordre juridique. Il pense que pour donner à cette réforme toute la portée souhaitable, il est nécessaire de prendre en compte d'autres caractéristiques de la société béninoise. Ce doute a amené les partisans du pouvoir qui étaient dans la salle de conférence, tels que Eugène Azatassou (coordonnateur national FCBE) et le directeur de cabinet du ministère de la réforme administrative à souhaiter des propositions concrètes du conférencier fasse.