Le président de la République a dit sa déception sur l’affaire construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale. Il s’est exprimé pour la première fois sur ce scandale samedi 20 avril 2013 au cours d’une visite effectuée sur le site abritant les deux tours administratives à Cotonou. Pour lui, face à cet échec patent, le Bénin ferait mieux de trouver un nouveau site pour le siège de son Parlement. Lire un extrait de sa déclaration.
« Nous avons raté la question du Parlement. Bon ! L’heure de Dieu est toujours la meilleure. Hélas, c’est la première fois que je m’exprime. Ils savent ceux qui ont géré ce dossier puisque nous avons dit qu’il faut mettre du professionnalisme. Je suis en train de parler du bâtiment de notre institution parlementaire, le symbole de notre démocratie, le cœur de notre démocratie. Et ce qui s’est passé, je ne saurais vous dire comment mon cœur a été meurtri… Nous attendons de faire le débat en Conseil des ministres. Mais moi, je dois donner mon point de vue,… je crois à notre bâtiment sur un autre site parce que ce que je vois là ne reflète pas en réalité la qualité de notre démocratie. Nous allons agir cette fois-ci dans une vision plus prospective et nous irons vite avec le partenariat international. Nous allons faire quelque chose de plus beau, de plus solide qui traduise la volonté de notre peuple d’aller réellement de l’avant dans la gestion démocratique des affaires de notre cité commune »
Yayi Boni aurait pu anticiper…
Le président Yayi Boni a fait part de sa déception sur le scandale enregistré dans la construction du nouveau siège. C’est la première fois que l’actuel locataire du Palais de la Marina a confié officiellement ses sentiments sur ce dossier scabreux dans laquelle plus de 14 milliards F Cfa débloqués par l’Etat béninois ont été mal gérés. Le Chef de l’Etat constate ainsi l’échec de l’expertise nationale puisque les personnes qui sont impliquées dans la construction du nouveau siège du Parlement sont pour la plupart des Béninois. Mieux, Yayi Boni a plaidé pour un « partenariat international ». Certainement séduit par la célérité des travaux de construction des deux tours administratives, il est bien tenté de faire recours à l’expertise de ses « amis chinois ». Ce qui serait un désaveu pour les acteurs du secteur des Bâtiments et travaux publics (Btp) nationaux. Il y a échec dans ce dossier. Mais on pourrait aussi souligner que le président a mis du retard à réaliser sa conclusion. A priori, si les travaux n’ont pas avancé convenablement c’est certainement parce que les entreprises qui ont gagné ce marché n’ont pas l’expertise requise. Et pourtant ce sont les cadres de l’Administration béninoise qui ont géré ce « vaste marché d’appels d’offres ». Pourquoi, c’est maintenant que le Chef de l’Etat se réveille alors qu’il dispose des moyens d’éviter au Bénin ces gâchis ? Que deviendront alors les portes, fenêtres et autres accessoires déjà réalisés par certaines entreprises adjudicataires de marchés pou la finition des travaux du chantier ? En tout cas dans ce dossier où le contribuable béninois est une fois encore lésé, toutes les responsabilités ne sont pas encore établies. Et si on abandonnait ce chantier pour en réaliser un autre ailleurs sans punir avec la dernière rigueur les coupables de ce scandale, les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets.