Le mouvement de grève des trafiquants de l'essence de contrebande pour une durée d'un mois qui a pris effet hier semble battre de l'aile : le premier constat après un tour de la ville permet de conclure que le mouvement de protestation est peu suivi. On pouvait voir des bidons et des bouteilles d'essence bien remplis installés aux bords des voies, et les vendeuses opérer sans ambiguïté.
Même si le litre d'essence a connu une légère hausse, passant de 450 à 500f à tous les points de vente, l'arme de la grève brandie par les contrebandiers ne semble pas avoir des répercussions sur le transport public, taxis et zémidjans inclus. L'autre constat est l'absence remarquée dans toute la ville des véhicules à deux ou quatre roues surchargés car transportant des bidons pleins pour ravitailler les points de vente, toute chose qui fait craindre le pire dans les jours à venir. En effet, selon les vendeurs et vendeuses approchés, seul le stock déjà disponible avant le mot d'ordre de la grève est actuellement vendu aux acheteurs. Tout porte à croire que les contrebandiers ont adopté une stratégie de lutte propre à eux afin de contraindre le gouvernement à revoir sa feuille de route. Ils sont conscients que le peu de stations-service existant dans les départements de l'Ouémé et du Plateau joue en leur faveur quand il s'agit de répondre aux besoins des moyens de transport de la population. Au finish, il est à craindre dans les prochains jours, une probable flambée des prix car la rareté du produit y contribuera forcément.