Trois mois seulement après sa création, le parti politique « Alternative Citoyenne » est monté au créneau pour donner sa lecture de la situation socioéconomique qui prévaut au Bénin. La mal gouvernance, la Lépi, l’alternance au pouvoir en 2016 et la dernière déclaration du chef de l’Etat ont été passées au peigne fin hier, jeudi 15 mai 2014, lors de la première conférence de presse organisée par trois responsables dudit parti au chant d’oiseau à Cotonou.
Pour le Parti politique « Alternative Citoyenne », huit (08) ans après son avènement au pouvoir, le Président Boni Yayi a cuisamment failli à sa « forte affirmation de faire mieux » que son prédécesseur. « Le Bénin demeure sans liste électorale et sans élection, sans électricité et sans eau, sans justice et sans droit, sans route et sans feux tricolores, sans emploi et sans école, sans morale et sans dignité au sommet, sans diplomatie et sans espoir pour les Béninois ». C’est ainsi que le parti a peint hier, jeudi 15 mai 2014, la situation socioéconomique du pays. Appelant à une nouvelle gouvernance pour que cesse enfin la souffrance de la démocratie et de la population béninoise, « Alternance citoyenne » indique que la mal gouvernance généralisée est devenue le système de gestion du pays. Avec pour caractéristiques, la chasse aux hommes d’affaires florissants, des redressements fiscaux punitifs, la fermeture d’entreprises accroissant le taux de chômage, la mort certaine des filières productives dont l’échec total de la campagne cotonnière, et des immiscions permanentes du Chef de l’Etat dans la gestion des entreprises. C’est ce qu’a expliqué Orden Alladatin, Sg du parti, qui ajoute que le régime Yayi est ainsi en train de faire perdre au Bénin le Millénium Challenge Account que le régime Kérékou a permis d’obtenir. Ceci notamment à travers l’éclatement de divers actes de corruption comme le scandale de la Sobémap dans lequel le Chef de l’Etat s’est impliqué à travers ses propres déclarations, selon « Alternative Citoyenne ». Le parti lui reproche de n’avoir pas sanctionné celui sur qui il a principalement porté son accusation, le Dg Soumanou Toléba. Quant à la crise sociale actuelle, le parti taxe le gouvernement d’un déni du droit de négociation et de manœuvres d’intimidation pour la faire perdurer. Indiquant donc aux responsables syndicaux de ne plus rien espérer du gouvernement pour une sortie de crise, le parti les invite plutôt à dépasser leurs clivages actuels et à s’engager davantage pour des luttes plus utiles, comme la disponibilité de la liste électorale et l’organisation à bonne date des élections locales, législatives et présidentielles.
L’alternance, la solution
Fustigeant l’indisponibilité de la liste électorale en 2011 et doutant de la mise à disposition effective et dans les délais d’une lépi fiable, « Alternative citoyenne » dénonce divers dysfonctionnements et irrégularités de l’audit participatif et de tout le processus. De ce fait, Clotaire Olihidé, chargé des questions électorales au sein du parti, invite le peuple béninois à « faire le deuil de la lépi » qui, en l’état, ne peut pas servir à organiser de démocratiques élections. Le parti propose donc, en lieu et place de la lépi, « une liste alternative consensuelle et non pas artisanale: la meilleure porte de sortie » pour garantir la tenue effective des élections locales et communales avant 2015. Dans la même optique, estimant que le Président Boni Yayi use de divers artifices pour se maintenir définitivement au pouvoir, « Alternative citoyenne » affirme qu’elle combattra par tous les moyens toutes actions dilatoires du régime Yayi, afin de garantir l’alternance effective au pouvoir en 2016. Abordant la question du pardon accordé le mercredi 14 mai 2014 par le Chef de l’Etat aux mis en cause dans les affaires de tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat, le parti, par la voix de son 1er vice-président, Séraphin Agbahoungbata, confie que la perte de dignité au sommet ne permet plus de croire en la bonne foi du Chef de l’Etat. Pour lui, c’est plutôt aux personnes détenues inutilement depuis un (1) an et à ceux qui ont perdu leur emploi du fait de cette affaire que le président Boni Yayi devrait demander pardon. Le parti invite donc le peuple béninois à ne pas se laisser distraire par cette « machination ».