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La Presse du Jour N° 2133 du 14/5/2014

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Affaire tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat : le pardon de Yayi à Talon qui met la classe politique à l’épreuve
Publié le vendredi 16 mai 2014   |  La Presse du Jour


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© APA par Saliou Amah
Visite d`amitié et de travail du président Yayi Boni à Abidjan
Mardi 11 Mars 2014. Abidjan. Dans le cadre de la visite d`amitié et de travail, qu`il effectue en Côte d`Ivoire, le président béninois Yayi Boni a été reçu en audience par son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Ph : Yayi Boni


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Boni Yayi a accordé son pardon à Patrice Talon et consorts dans les dossiers tentatives d’empoisonnement du chef de l’Etat et de coup d’Etat. Une décision qui ne restera pas sans influencer les lignes politiques constituées à cause de la guéguerre entre les deux amis d’hier.
C’est un vrai bazar que pourrait provoquer dans la classe politique nationale le pardon de Boni Yayi à Patrice Talon et consorts dans les affaires tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat. Dans ces deux affaires, certains membres, influents d’ailleurs, de la classe politique nationale, avaient clairement pris position en faveur de l’un ou l’autre. Certains caciques de la majorité présidentielle ont clairement affiché leur position favorable à Patrice Talon. Le cas le plus remarqué est celui de l’honorable Candide Azannaï. Député de la majorité présidentielle, il a combattu le chef de l’Etat dans ces deux affaires. Il s’est maintes fois affiché aux côtés du désormais ex ennemi numéro 1 de la mouvance au pouvoir. Lors de plusieurs sorties médiatiques, Candide Azannaï a répété à ceux qui en doutaient encore qu’il est avec Talon et qu’il le soutient. Le député Epiphane Quenum aussi n’a pas caché ses accointances avec l’homme d’affaires béninois forcé à l’exil à cause des affaires tentatives d’empoisonnement du chef de l’Etat et coup d’Etat. Il faut reconnaître que c’est un choix politique osé mais «assumé», étant entendu que beaucoup d’autres hommes politiques, membres de la majorité présidentielle, auraient aussi cohabité en catimini avec Talon en cette période. Lors de la conférence de presse tenue le jeudi 06 février 2014 au siège du parti de l’honorable Quenum à Mènontin, ces deux députés n’ont-ils pas fait savoir que des proches de Yayi rencontrent aussi «l’ennemi» Talon en France ! Lors du rejet par l’Assemblée nationale du projet de loi de finances gestion 2014, la main invisible de Talon avait été aussi évoquée. Et on sait que ce sont des députés de la majorité et de la minorité qui ont procédé à ce rejet !

Combat de conviction

Pour la plupart des hommes politiques qui avaient choisi Talon contre Yayi, ils disent l’avoir fait par conviction pour, surtout, soutenir le refus de l’homme d’affaires de financer une quelconque révision opportuniste de la constitution du Bénin. Seulement, le pardon de Yayi à Talon et consorts pourrait changer les donnes. Personne ne peut envisager ce dont cette nouvelle amitié qui se projette entre les deux amis d’hier peut accoucher. Humainement, l’amitié retrouvée entre deux amis qui se sont entre-temps embrouillés est plus forte. Loin de nous l’imagination que Patrice Talon, après avoir dit non à Yayi pour une révision opportuniste de la constitution du 11 décembre 1990, comme lui-même l’a dit sur les ondes de Rfi, veuille encore revenir sur sa position. Mais qui sait ! En politique, il faudra s’attendre à tout revirement. Même les plus impossibles à imaginer. Alors, si la nouvelle amitié Talon-Yayi devenait plus forte qu’avant au point de virer à un soutien inconditionnel de l’un pour l’autre, que deviendraient les soutiens de Talon qui combattent aujourd’hui le chef de l’Etat sur des sujets précis ? Vont-ils continuer à mener leurs combats de conviction ? Ou alors, seront-ils obligés de respecter le dicton : «l’ami de mon ami est mon ami» ? Une chose est évidente, le pardon de Yayi fera date dans la politique nationale. Les lignes politiques vont sans doute bouger d’ici à là. Les joutes électorales étant à notre nez.

Des réserves de la médiation et des avocats de Talon

Les affaires de supposées tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat contre Boni Yayi ont connu, a-t-il semblé, un dernier rebondissement avant-hier, mercredi 14 mai 2014. En effet, le président Boni Yayi, victime présumée dans ces deux affaires, a déclaré à la télévision qu’il accordait son pardon au principal suspect Patrice Talon et à tous ceux qui sont impliqués dans ces deux dossiers. Boni Yayi a motivé sa décision par, entre autres, le fait que Patrice Talon aurait reconnu sa tentative de déstabilisation du pays et présenté ses excuses pour le tort causé au pays et au président de la République. Patrice Talon aurait fait cet aveu à travers une correspondance qu’il aurait adressée à Hugo Sada et Abdou Diouf, médiateurs commis par François Hollande pour la réconciliation des deux amis d’hier. Seulement, suite à la déclaration de Boni Yayi, les avocats de Talon et la Médiation ont donné des clarifications qui contredisent certains propos du chef de l’Etat. Ils ont en effet déclaré, selon Radio France Internationale, que les mots «Déstabilisation» et «Pardon» ne figurent nulle par dans la correspondance de Patrice Talon qui ainsi n’aurait ni demandé pardon, encore moins reconnu avoir tenté de déstabiliser l’Etat. Voilà qui vient jeter du doute sur la véracité des propos du président Boni Yayi.

Les députés apprécient diversement l’acte de Boni Yayi
Les parlementaires ont apprécié le pardon du Chef de l’Etat Boni Yayi à l’endroit du magnat du coton béninois, Patrice Talon, et ses co-accusés dans les affaires de tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat. Pour les opposants, le pardon n’est pas dans l’ordonnancement juridique de notre pays. Cependant, les mouvanciers apprécient l’humilité de Patrice Talon qui aurait reconnu ce qu’il a pu faire de mal au Chef de l’Etat.
Député Lazare Sèhouéto (Opposition) : Je pense que ce message aurait pu être évité. Ça fait presque deux ans que nous traînons cette histoire créée de toutes pièces. Et si ceux qui ont créé leur histoire de toutes pièces viennent faire un discours afin d’y mettre fin, je n’ai pas de commentaire particulier à part que le pardon n’est dans l’ordonnancement juridique de notre pays ; je ne sais pas à quoi ça correspond. Je ne sais pas à quoi correspond l’ensemble de ce qui a été dit pour encenser les Chefs d’Etat étrangers. C’est à croire qu’il n’y a pas de Béninois qui puisse parler pour que le président de la République du Bénin écoute. C’est à croire qu’il n’y a pas de situation trop grave créée par cette histoire pour que le président de la République se ressaisisse. Il a fallu Hollande, Diouf et tout le reste pour que le président de la République du Bénin prenne conscience du danger que ses prises de position, ses décisions, la procédure qu’il a engagée créent pour le Bénin. Moi, je suis déçu. Je pense que le président de la République nous a montré qu’il n’est pas élu pour le Bénin, qu’il n’est pas élu pour les Béninois et qu’il est préoccupé beaucoup plus par ce que d’autres lui disent que par ce que ce peuple vit depuis deux ans.
Grégoire Akofodji (Majorité) : Je pense que c’est positif et je salue le Chef de l’Etat qui, dans un élan magnanime, a eu les paroles que j’ai entendues. Je voudrais également profiter pour dire que j’apprécie ce comportement d’humilité qu’a eu notre compatriote Patrice Talon qui a reconnu ce qu’il a pu faire de mal au Chef de l’Etat et qui a présenté ses excuses en ouvrant également la voie au pardon. Donc, à l’un et à l’autre, je dis que les temps sont venus aujourd’hui pour qu’ils se donnent la main, pour que tous les Béninois se donnent la main afin de construire ce pays. La médiation est une médiation française essentiellement. Elle est heureuse parce qu’elle arrive à un moment où le Chef de l’Etat lui-même était psychologiquement prêt à pardonner
Nazaire Sado (Majorité) : Je pense que c’est une très bonne chose qu’il y ait eu ce pardon, qu’il y a cet abandon des procédures en cours en ce qui concerne l’affaire Talon. Ça libère le peuple qui est pris dans cet étau depuis des mois. Chaque jour que Dieu fait, c’est ça qui occupe le peuple. Je pense que c’est un acte de quelqu’un qui veut vraiment la paix. Et je voudrais profiter de l’occasion pour exhorter le peuple béninois à accepter cela.

Propos recueillis par
Tobi Pierre Ahlonsou



Tentative d`assassinat et d`atteinte la sûreté intérieure de l`Etat: le chef de l`Etat, Boni Yayi accorde son pardon aux impliqués
Publié le: 15/5/2014  | 


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