« Le Bénin n’a pas un problème de textes mais un problème de tête ! ». Ce postulat qui fonde l’action du parti Alternative Citoyenne a été vérifié encore hier jeudi 15 mai à l’occasion d’une conférence publique animée par le parti. A l’occasion, le parti a dénoncé l’état de la gouvernance au Bénin, soutenant que le régime au pouvoir n’est pas à la hauteur des attentes ; et appelant au respect scrupuleux des échéances électorales à venir. Ce que ne devrait pas empêcher les atermoiements autour de la correction de la LEPI, une liste alternative devant, le cas échéant, être mise en place…
Par Wilfried Léandre HOUNGBEDJI
Animateurs de la rencontre avec les médias, Orden Alladatin (orateur principal), Séraphin Agbahoungbata et Clotaire Olihidé, qui campent d’emblée qu’en dépit de la litanie de «réalisations jamais égalées» vantées par le régime, le Bénin demeure sans liste électorale, sans route, sans électricité et autres. Pour le parti, la mal gouvernance est érigée en système de gestion, les hommes d’affaires florissants étant chassés, des redressements fiscaux punitifs foisonnant, les filières qui marchaient étant coulées…
Au plan social, Alternative citoyenne observe que le gouvernement ne fait pas grand-chose pour régler les problèmes, ne profitant même pas des moratoires à lui accordés par les travailleurs. Là-dessus, il invite ces derniers à tirer les enseignements de cette situation, en se mobilisant pour l’avènement d’une liste électorale crédible désormais, le chef de l’Etat ne pouvant plus rien pour satisfaire leurs revendications.Parlant de réalisation de la liste électorale, les conférenciers déplorent les dysfonctionnements qui entachent le processus de correction et d’actualisation de la Liste électorale permanente informatisée, de même que les défauts de certains équipements techniques.
Se préoccupant du tableau, le parti dit constater que le COS/LEPI est loin de pouvoir répondre au besoin de correction du fichier électoral et que, de toutes les façons, l’on ne saurait prétexter de l’indisponibilité d’un outil pour mettre entre parenthèses les élections. Aussi propose-t-il la mise en place diligente de la CENA et une concertation de la classe politique en vue de faire se tenir les municipales en 2014.Par suite, l’exigence démocratique du départ du président de la République en 2016, à l’issue de son second mandat ne devrait faire l’objet de la moindre manœuvre de diversion. Pour le parti, les actions propagandistes du pouvoir et le culte manifeste de la personnalité tendent à faire croire à une volonté de tripatouillage de la Constitution.
En tout état de cause, le parti avertit qu’il combattra fermement toute démarche allant dans ce sens, de même que toute velléité de faire subir aux législatives de 2015, le même sort que les municipales attendues depuis plus d’un an.Enfin, Alternative citoyenne soupire, relativement à la déclaration du chef de l’Etat, mercredi dernier, au sujet des affaires dites de tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat. «Ouf !» s’exclame le parti, espérant que ce nouveau développement ne va pas redonner de la matière aux marcheurs professionnels.
Pis, disent les responsables du parti, c’est le peuple béninois qui a besoin de pardon, de même que les personnes maintenues en prison pendant si longtemps.
