Le message du président Boni Yayi, mercredi dernier, par lequel il accordait son pardon à Patrice Talon, contenait pour beaucoup de Béninois, des zones d’ombre. Mais depuis les explications samedi dernier du procureur général, Gilles Sodonon, les Béninois en savent un peu plus sur la suite du pardon de Yayi à Talon. D’après le procureur général Gilles Sodonon, dans les affaires « tentatives d’empoisonnement du chef de l’Etat et de coup d’Etat », le pardon est le bienvenu.
Et dans le cas de figure qui se présente aujourd’hui dans ces affaires, il a évoqué l’abandon de poursuite judiciaire. Il justifie : « Puisque la Cour suprême, par un arrêt, a cassé les arrêts de la chambre d’accusation de la cour d’Appel, la poursuite suivait son cours ». D’où, pour lui, si le pardon n’intervenait pas, le processus devrait être repris. Alors, constate le procureur général, le pardon de Yayi étant intervenu pour sauvegarder l’intérêt de la nation, il ne peut pas aller contre. « Nous sommes là (les magistrats) au nom du peuple et pour le peuple. Et, c’est au nom de l’intérêt supérieur de la Nation que Yayi a pardonné à Talon », a-t-il affirmé. Et pour Gilles Sodonon, la paix, la concorde nationale, la solidarité et l’amour du prochain sont des valeurs qui surpassent toute autre considération. C’est pour cette raison, a-t-il promis, qu’il va enclencher dès ce lundi le processus de libération de tous les détenus. « Le parquet de 1ère instance sera officiellement saisi dès ce lundi pour la mise en liberté de tous les détenus incarcérés dans ces affaires », a-t-il conclu.