Les Cours et les tribunaux seront fermés dès demain. Ainsi en ont décidé l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) et le Syndicat des travailleurs de la justice et assimilés du Bénin (Syntrajab). Et pour cause, insatisfaits après un mois de moratoire accordé au gouvernement, ils renouent avec les mouvements de grève. A en croire les responsables de ces groupements syndicaux, leurs revendications n’ont pas été satisfaites. Joint au téléphone hier, Michel Adjaka, président de l’Unamab a précisé que le ministre de la justice les a rencontrés après avoir rendu publics les 13 points de leurs motions de grève le mardi dernier. Mais, « c’était une rencontre de forme », a-t-il ajouté. A l’en croire, rien n’a été décidé lors de cette rencontre. Raison pour laquelle, les Cours et les tribunaux seront fermés dès demain pour pouvoir se faire entendre. C’est une grève d’avertissement de 72 heures. Si rien ne se fait du côté de l’Exécutif, ces groupements syndicaux menacent de durcir le ton en paralysant tout l’appareil judiciaire comme ils l’avaient fait dans le temps. Le calvaire s’annonce alors pour les populations qui ont besoin de l’appareil judiciaire pour la crédibilité de leurs activités.
Pour rappel, l’Unamab et le Syntrajab réclament :
1. La mise en place d’un dispositif pour assurer la sécurité de tous les magistrats ;
2. La satisfaction des revendications en suspens du SYNTRAJAB contenues dans sa motion de grève du 29 novembres 2013, le respect et la mise en œuvre des accords conclus le 03 mars 2014 au ministère en charge de la Fonction Publique et du dialogue social ;
3. La correction des irrégularités contenues dans les nominations de magistrats les 19 décembre 2013, 20 janvier 2014 et 26 février 2014 ;
4. La prise de l’arrêté octroyant une dotation en carburant au profit de tous les magistrats, greffiers, officiers de justice et autres personnels judiciaires conformément aux échanges avec le Garde des Sceaux intervenus le 12 novembre 2013 ;
5. la prise des textes d’application de la loi n°2007-01 du 29 mai 2007 portant statut des corps des greffiers et officiers de justice en République du Bénin d’une part et du décret n°2004-716 du 30 décembre 2004 portant statuts particuliers des corps des personnels des services judiciaires, d’autre part ;
6. l’application du décret N°2004-176 du 06 avril 2004 portant modalités de fixation de ristournes et des conditions d’attribution de la prime d’incitation et de rendement allouées aux magistrats (articles 3 et 7) ;
7. le paiement de salaires aux agents occasionnels reversés en ACE et le reversement en ACE du résidu de six (06) agents omis ;
8. l’allocation aux magistrats de la prime de risque ;
9. la mise sur pied d’une commission pour liquider et faire payer les droits résultant de la reconstitution de carrières ;
10. L’accroissement substantiel, à compter de l’année 2014 de la ligne budgétaire allouée au MJLDH ;
11. l’application au profit du personnel paramédical en service dans les prisons civiles de l’arrêté n°489/MS/MTFP/MEF/DC/SA du 07 février 2011 portant allocation de la prime de risque au profit du personnel paramédical ;
12. La création de l’Ecole Nationale de Magistrature ;
13. La dotation des conseillers et substituts en service dans les cours d’appel d’une prime incitative.