Le ministre de la Communication et des Technologies de l’Information et de la Communication, Komi Koutché, a convié, vendredi 16 mai dernier, les professionnels des médias, les associations professionnelles et des membres de la Société civile à la commémoration de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
C’était à Cotonou, en présence des membres de son cabinet autour du thème : «les indicateurs de la liberté de la presse au Bénin : que retenir».
«Il n’existe aucun tableau où sont énumérés les indicateurs de la liberté de la presse. Seuls quelques organismes ont essayé de dresser une liste d’éléments pouvant permettre de la mesurer…», a déclaré Hermès Gbaguidi, directeur général du Développement des médias, plantant le décor des échanges.
Pour Malick Gomina, président du Conseil national du patronat de la presse et de l’audiovisuel représentant les associations professionnelles, la presse est le reflet de la société dont elle émane. La commémoration de cette journée devrait donner l’occasion aux professionnels de la presse de se regarder en face, de s’adonner à l’autocritique, et ensuite à tous les acteurs y compris l’Etat et les observateurs d’échanger pour savoir ce qu’il faut faire ensemble pour que la presse joue sa partition pour le développement du pays.
Ainsi, selon Malick Gomina, il y a avec le ministre Komi Koutché, une dynamique qui a été enclenchée et qui devrait se poursuivre. C’est une dynamique qu’apprécie à sa juste valeur le ministre Komi Koutché qui reconnaît que «La liberté de la presse n’est pas une incantation, mais un facteur déterminant de la liberté globale qui mérite à ce titre une attention particulière». Et le comportement de chaque acteur du secteur est, selon lui, déterminant dans l’appréciation des indicateurs.
Et il soutient que le gouvernement doit reconnaître à la presse sa place et lui créer les conditions pour son développement. «Au Bénin, le gouvernement s’y attelle. La liberté est un comportement et les associations professionnelles doivent renforcer leur leadership en amenant chaque composante à internaliser la responsabilité qui est attachée à la liberté», suggère Komi Koutché pour qui le respect de l’éthique et de la déontologie doit constituer le bréviaire des professionnels de la presse et des préalables, en somme à la jouissance de la liberté recherchée.
Une liberté de la presse dont les indicateurs d’appréciation, selon Fernand Azokpota, journaliste et ancien conseiller à la HAAC, ne sont pas unanimement admis. «En la matière, il n’y a pas de normes universelles.
Il y a cependant des critères établis par certaines ONG et institutions et qui sont généralement admis par la communauté internationale», justifie-t-il. C’est sur la base de la cinquantaine de critères retenus par ces derniers que le communicateur dit avoir établi sept indicateurs pour apprécier la liberté de la presse dans le contexte béninois. Il s’agit des "lois et règlements qui régissent la vie des médias au Bénin", du "paysage médiatique", de "l’accès aux sources d’information et de la protection des sources confidentielles" et de "l’accès aux médias de service public".
Il y a également à ce titre, "l’indépendance des journalistes", "la sécurité des journalistes et des moyens d’informations et de communication" et ’enfin "la gestion de l’internet et des nouveaux médias".
Et Fernand Azokpota de conclure en prenant à son compte la recommandation de Jean Daniel qui a retenu : «La meilleure manière de protéger les journalistes contre la tentation d’un abus de leur pouvoir, c’est d’entretenir un débat permanent sur leurs responsabilités».
Les échanges qui ont suivi la présentation de la communication ont permis aux acteurs de la presse et aux invités de suggérer la professionnalisation, la vigilance par rapport au vote du Code de l’information et de la communication afin que la presse soit davantage protégée, et qu’elle-même fasse preuve de responsabilité pour épargner la société de ses dérapages.