Mise sous mandat de dépôt le 19 octobre 2012 à la Maison d’arrêt d’Akpro-Missérété dans le département de l’Ouémé, dame Zouberath Kora, citée dans l’affaire tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat, le président Boni Yayi, a été libérée hier aux environs de 20 heures sous une pluie battante.
Cette libération fait suite à la décision de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Cotonou après le pardon du Chef de l’Etat à toutes les personnes inculpées dans les affaires tentative d’empoisonnement et tentative de coup d’Etat suivi du retrait de la plainte par la partie civile.
Nièce du président Boni Yayi, dame Zoubérath Kora aura ainsi passé 20 mois en prison. A sa sortie de prison, elle a tenu à remercier tous ceux qui l’ont soutenue tout au long de cette épreuve qu’elle a affrontée. Néanmoins, cette affaire de tentative d’empoisonnement de son oncle dans laquelle son nom a été abondamment cité lui laisse un goût amer. Pour elle, il ne s’agit ni plus ni moins que de la méchanceté.
Quant à son Avocat, Me Mohamed Baré, le plus dur pour sa cliente a été l’impossibilité pour elle de se faire soigner malgré son état de santé dégradant en prison et malgré l’autorisation de la justice pour qu’elle bénéficie d’une assistance de son médecin.
Désormais, Me Mohamed Baré ainsi que l’un des Avocats de la défense, Me Maxime Sévérin Quenum, bien que satisfaits de la libération de leurs différents clients dans ces affaires, restent suspendus à la prochaine décision de la Cour d’appel prévue pour le 20 juin prochain.
(Lire ci-dessous les impressions de Zoubérath Kora, Me Maxime Sévérin Quenum et Me Mohamed Baré)
Impressions de Zoubérath Kora, Me Maxime Sévérin Quenum et Me Mohamed Baré
Zoubérath Kora
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Zoubérath libérée après près de deux ans de détention
« …Je rends grâce à Dieu. Je suis très contente. Mais je suis toujours révoltée. Tout cela est méchant. Je remercie mon Avocat. Je remercie mes parents qui m’ont soutenue. Je remercie le peuple béninois. Je remercie mes amis. C’est tout ce que j’ai à dire... »
Me Maxime Sévérin Quenum, Avocat de la défense
« Je n’étais à proprement parler pas inquiet. J’étais surpris, un peu déçu par la décision qui avait été rendue. Je l’avais dit la fois dernière. Elle préparait une sortie par le haut ; une façon de permettre à quelqu’un de sauver la face.
Ce qui vient d’être fait ou ce qui se fait à l’instant est une victoire d’étape pour nous Avocats, parce que nos clients ont été remis en liberté provisoire. Il y aura une décision qui va consacrer la cessation définitive des poursuites et c’est en ce moment là que nous aurons compris que cette affaire est vraiment réglée judiciairement.
La décision qui sera rendue plus tard nous permettra de renouer avec les fondamentaux du droit. Voyez-vous, nos clients sont encore couverts par la présomption d’innocence. La décision qui sera rendue plus tard nous servira de titre pour sceller définitivement le sort de cette affaire… »
Me Mohamed Baré, Avocat de Zoubérath Kora
« Je l’ai trouvée contente et un peu triste de quitter les amis qu’elle a pu se faire ici dans cette prison. Et j’ai été ému par l’accueil et la tristesse que j’ai lue sur les visages à sa sortie de prison. Elle a été très malade en prison.
Tout le monde le témoigne et j’avais demandé, tel que la Constitution le permet, qu’elle soit suivie par son médecin ; ce qui a été ordonné par le juge. Mais je ne sais pas quelle mouche a piqué les autorités pour qu’elles envoient 8 éléments du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale l’arracher à 00 heure à son médecin pour la ramener nuitamment en prison (…)
C’est un sentiment de satisfaction avec un arrière-goût de regret en raison de toutes les méchancetés qui ont été dites sur elle, en raison de toutes les violations et immixtions intempestives du pouvoir politique dans le fonctionnement du pouvoir judiciaire ; toutes choses qui ont retardé cette échéance.
Sinon, mon client devrait sortir le 17 mai de l’année 2013. Toutes ces méchancetés nous sont restées au travers de la gorge. Mais nous sommes satisfaits en raison du fait que nos clients sont libres. On attend la décision au fond pour que le calvaire finisse… »
