Javier Lopez Pinon est son nom. C’est un spécialiste de l’Opéra reconnu en Europe pour ses talents. Mais il débarque désormais en Afrique avec un projet. Inventer l’opéra d’une autre manière pour les Africains. C’est le rêve qu’il caresse désormais et qui semble prendre corps. Puisque venu au Bénin depuis quelques jours, il a élu domicile à l’Ecole Internationale de théâtre du Bénin (EITB) sise à Togbin dans la commune d’Abomey-Calavi qui l’appuie pour concrétiser son projet de conquête de l’Afrique par l’Opéra. Sous la main déjà, Javier Lopez Pinon a un texte qui épouse bien la culture africaine. «Abikou et les Vodouns ». C’est la pièce qu’il est en train de mettre en scène depuis quelques jours. Il s’agit d’une adaptation de Camille Amouro, le metteur en scène béninois avec qui il compte marcher pour assouvir son rêve. Ce texte qui réunit tous les ingrédients d’un opéra à l’africaine, traite de la divinité «Abikou», des vodouns et de la sorcellerie. Des réalités africaines avec lesquelles il entend capter l’attention d’un public large, non plus uniquement constitué de bourgeois, mais de toutes les couches de la société. Car, c’est bien l’Opéra des bourgeois qu’il est habitué à monter en Europe qui le désole désormais. « Je me suis spécialisé dans l’opéra parce qu’il réunit pratiquement toutes les différentes formes d’expressions artistiques. Je veux le réinventer en Afrique parce qu’en Europe, je le fais exclusivement pour la bourgeoisie. Et moi je n’aime pas trop travailler typiquement pour la bourgeoisie. Et c’est pourquoi je suis venu en Afrique pour le réinventer d’une certaine manière afin de capter le plus de monde autour des spectacles », s’est justifié Javier Lopez Pinon. Et avec la pièce « Abikou et les vodouns » qui apparaît comme le premier pas qu’il vient de poser pour atteindre tout le continent, il a mis à contribution, des jeunes professionnels du théâtre en formation à l’EITB. Lesquels lui paraissent bien indiqués pour relever, avec lui, le défi. Dans son viseur, il y a bien, outre le Bénin, le Togo, la Côte-d’Ivoire et la Guinée Conakry qu’il compte parcourir pour concrétiser son rêve. Il ne demande aujourd’hui qu’une seule chose : « Je souhaite que le public retrouve le théâtre populaire », a-t-il conclu.