Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



La Nation N° 5991 du 20/5/2014

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Société

Politique nationale de protection de l’enfant : Réduire l’incidence des violences à l’égard de la couche infantile
Publié le mercredi 21 mai 2014   |  La Nation




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

La protection sociale est un droit. Elle doit s’intégrer au contexte socioculturel sans compromettre les engagements et la contribution au développement social humain.

C’est ce que défend la Politique nationale de protection de l’enfant qui se propose d’être la base des grandes transformations vers le développement durable, en ce qui concerne les droits des enfants victimes de violences. Il met en place les moyens de garantir à chaque enfant, son rêve au bien-être et à la jouissance de ses droits.


Le Bénin s’est engagé depuis plusieurs années dans la lutte contre les violations des droits de l’enfant. Dans ce cadre, des lois protégeant la couche ont été votées et promulguées et plusieurs autres actions ont été initiées en sa faveur. En dépit des efforts que déploie le pays, le mal persiste.

La cartographie réalisée en 2011 sur la situation de la couche montre des terrains entiers en friche.

La traite des enfants, le travail forcé, l’infanticide, les rites d’initiation et les séquestrations dans les couvents, les châtiments corporels, l’excision, le traitement réservé aux enfants dits sorciers et aux enfants talibés, les mariages précoces et forcés, la situation des enfants de la rue, les cas de violences sur les enfants…, sont encore autant d’abus qui continuent de peindre en noir la situation sur le plan national. Pour la représentante résidente de l’Unicef au Bénin, Anne Vincent, l’ampleur et la persistance des violences et l’insuffisance des sanctions sont extrêmement préoccupantes.

Lesquelles violences trouvent leur fondement, selon le ministère de la Famille, dans les normes socioculturelles mais également dans l’insuffisance des mécanismes et des systèmes de protection de l’enfant établis aux niveaux communautaire, régional et national. Au regard des inégalités qui touchent la cible, la mise en œuvre effective du renforcement du système national de protection de l’enfant s’avère nécessaire.

C’est ce que se propose de défendre la Politique nationale de protection de l’enfant qui a été lancée, il y a quelques jours. Laquelle identifie les problèmes touchant à l’épanouissement et à la vie des enfants et définit de nouvelles orientations dans le but de leur assurer une prise en charge sociale et un accès à la justice, à la sécurité, à la santé et à l’éducation. Ces principes de base offriront aux enfants, la chance d’un nouveau départ dans la vie.

L’objectif visé dans le document de Politique nationale est de faire en sorte qu’à « l’horizon 2025, les enfants du Bénin vivent dans un cadre familial, communautaire et institutionnel exempt de toutes formes de violences, abus et exploitation à leur égard et où, tous les acteurs sont mobilisés et participent à leur protection dans une approche intégrée».

Atteindre cet objectif est un véritable challenge pour le ministère de la Famille, pour l’UNICEF et les défenseurs des droits des enfants, tant la liste des violences qu’ils subissent est longue. Selon ces acteurs, les mauvais traitements perpétrés restent dans l’ombre et sont souvent passés sous silence. Ce qui rend difficile la lutte. L’impunité reste la norme plutôt que l’exception.

Rendre visible l’invisible

Les pistes de solutions préconisées par le ministère de la Famille, ambitionnent de rendre visible l’invisible. L’adresse du ministère n’épargne d’ailleurs aucune cible. Que ce soient les gouvernements qui doivent promulguer et faire respecter les lois interdisant la violence à l’égard des enfants ou les citoyens qui se passent parfois pour des complices lorsqu’ils sont témoins de maltraitance.

Pour le ministre en charge de la Famille, Marie Laurence Sranon Sossou, aucune société ne peut se permettre d’ignorer la violence à l’égard des enfants en ce sens que le phénomène détruit non seulement les garçons et les filles, mais aussi le tissu social, le bien-être et la prospérité de la société. Déjà à Cape Town en Afrique du Sud, lors du sommet sur la situation des enfants qui s’est achevé le 10 mai dernier, les experts africains venus des différentes nations ont sonné l’alarme pour un agenda post 2015 en faveur de la protection des enfants.

Dans le plan d’actions qui a sanctionné la fin des travaux, ils se sont engagés à réaliser vingt-et-un objectifs liés à la santé des enfants, leur éducation, et leur protection au cours de la prochaine décennie. Le document de Politique nationale de protection de l’enfant décliné en sept principaux axes, envisage de suivre ce canevas. Le premier draft de ce document indique que «l’enfant est son premier protecteur». C’est dans cette dynamique que le Bénin s’est engagé à faire en sorte que chaque enfant, dans les différentes sphères dans lesquelles il évolue, connaisse ses droits et exprime ses opinions.

Cette exigence retenue comme premier axe dans le document, a été rappelée par les enfants eux-mêmes à travers les consultations qui ont eu lieu en avril dernier sur les sites des villages SOS de Natitingou, de Dassa-Zoumè, d’Abomey et d’Abomey-Calavi sur environ 200 enfants de différentes catégories sociales.

Le même axe ambitionne, entre autres, de promouvoir et d’appliquer dans les institutions éducatives, des approches plus centrées sur les enfants, et de leur apprendre à prévenir, à éviter et à faire face aux diverses formes d’abus, de violence et d’exploitation, puis de mettre en place des dispositifs à plainte à leur intention.

La mobilisation générale

Le second axe du document de politique prend en compte la mobilisation générale. A ce niveau, il s’agit de diffuser dans les sociétés des normes de protection par l’intermédiaire des moyens de communication de masse et de négocier ces normes à travers le dialogue de proximité. Le troisième volet assure la prévention en mettant en place des dispositifs institutionnels.

Le renforcement des actions d’encadrement des enfants en milieu ouvert, le renforcement du contrôle des lieux publics et des frontières, de même que l’édition des normes de protection de tous les établissements et services dédiés aux enfants, la diversification et l’amélioration des services de soutien aux parents, sont les grandes actions prévues. Le document de Politique nationale indique comme action dans le 4e axe, l’amélioration de la détection et du signalement. La prise en charge optimale par le renforcement de la quantité et de la qualité des prestations offertes par tous les acteurs publics et privés constitue la priorité déclinée dans le 5e axe.

Elle vise également à améliorer la qualité et à accroître la capacité de la prise en charge, à renforcer la protection judiciaire de l’enfant victime et les plateformes de contact multi acteurs au niveau local. L’avant-dernier axe s’est tracé comme canevas de rapprocher les populations de la loi et des instances policières et judiciaires, puis de protéger les enfants impliqués dans des procédures judiciaires.

Le 7e et dernier axe met en tandem le financement et le suivi-évaluation en ce qui concerne la mise en œuvre de la politique. Il permettra d’améliorer le cadre légal, de renforcer les capacités des structures en charge de la protection de l’enfant, de même que le système d’information et de suivi en faveur des enfants victimes de violences.

La Politique nationale de protection de l’enfant en sept objectifs
Le but visé dans le document de Politique nationale de protection de l’enfant est de réduire l’incidence de toutes les formes de violence à l’égard de l’enfant. Pour y arriver, sept principaux défis sont à relever.

Il s’agit, entre autres, en ce qui concerne les deux premiers points, de renforcer les connaissances, aptitudes et pratiques d’autoprotection et de protection de l’enfant, des familles et des communautés notamment celles à risque. Ensuite d’offrir des services de prévention aux familles et aux enfants dans leur milieu de vie. Le 5e point prévoit le renforcement de l’application des textes de loi protégeant les enfants et réprimant les infractions commises à leur égard. La toute dernière priorité déclinée à ce niveau, vise à renforcer les moyens de mise en œuvre de la Politique.

 Commentaires