A l’occasion d’une visite au nord du Bénin, l’Ambassadeur du Japon au Bénin, Daini Tsukahara, accompagné de la Représentante de l’UNICEF au Bénin, Dr Anne Vincent, a réitéré son engagement dans la lutte contre la malnutrition en octroyant 300 millions de francs CFA, soit 600.000 USD, destinés au renforcement du programme.
Durant les trois jours de visite (14-16 mai) dans la commune de Malanville, les deux personnalités ont pu suivre les différentes étapes de la prise en charge de la malnutrition: le niveau communautaire à Koaratédji, où les relais communautaires identifient les enfants malnutris, puis au niveau intermédiaire dans le centre de santé de Toumboutou pour la prise en charge de la malnutrition aigüe sévère sans complications.
L’Ambassadeur du Japon et la Représentante de l’UNICEF ont également visité l’hôpital de zone de Malanville et le service de Pédiatrie du Centre Hospitalier Départemental du Borgou-Alibori afin d’observer le processus de prise en charge de la malnutrition aigüe sévère avec complications médicales.
« Le Gouvernement du Japon est toujours soucieux de l’amélioration des conditions de vie de la population et de la santé des femmes et des enfants au Bénin. C’est la raison pour laquelle la santé figure parmi les axes prioritaires de la coopération japonaise au Bénin », a souligné Son Excellence l’Ambassadeur Daini Tsukahara à l’occasion du lancement du programme 2014 à l’Hôtel de ville de Kandi.
Il a également insisté sur l’importance de l’appropriation des activités par les autorités locales, départementales et communales.
« Un enfant qui souffre de la malnutrition chronique dans les deux premières années de sa vie n’apprendra et ne grandira pas de la même manière qu’un enfant qui a été correctement nourri. Le développement de son cerveau sera limité, ses capacités d’apprentissage à l’école amoindries, sa croissance sera retardée. Ces déficits intellectuels et physiologiques sont irréversibles », a affirmé Dr Anne Vincent remerciant l’Ambassadeur du Japon de son soutien.
La mise en œuvre de ces activités survient après la publication d’une enquête1 menée par l’UNICEF au mois de mars 2014. Les résultats sont alarmants : la commune de Malanville compte 9% de prévalence de la malnutrition aiguë globale. Le taux de la malnutrition aigüe sévère, qui nécessite une hospitalisation et un traitement intensif pour sauver l’enfant, est estimé à 1,6%. Les résultats constatés dans la commune de Karimama sont également préoccupants: la malnutrition aigüe sévère s’élève à 3% et la prévalence de la malnutrition aigüe globale atteint 12,3%, dépassant le seuil d’alerte établi à 10% et se rapprochant du seuil d’urgence de 15%.
« Il y a urgence d’agir. Toutes les communes de l’Alibori sont actuellement dans une situation nutritionnelle grave par rapport à la malnutrition chronique dont la prévalence encore très élevée se situe entre 31,2 et 39 % », a affirmé Fatioulaye Issa Djibril, Directeur départemental de la santé de l’Alibori. Lors d’une réunion avec Son Excellence l’Ambassadeur Daini Tsukahara et Dr Anne Vincent, le Secrétaire général de la préfecture du Borgou-Alibori, M. Mahamadou Imorou s’est engagé à redoubler d’effort pour combattre la malnutrition.