La question orale avec débat relative aux centres de santé privés implantés dans notre pays et exerçant dans la quasi-totale illégalité était au centre des discussions à la plénière du jeudi 25 avril 20132. A cette occasion, le ministre de la Santé, Dorothée Kindé Gazard a souligné la nécessité d’actualiser la loi régissant les formations sanitaires au Bénin.
Le ministre de la Santé Dorothée Kindé Gazard a reconnu ce jeudi que beaucoup de choses ont été faites mais beaucoup de choses restent à faire pour assainir des formations sanitaires. Elle a ainsi demandé la modification de la loi 97-020 du 17 juin 1997 sur les formations sanitaires. Selon elle, la loi porte des insuffisances. « En ce qui concerne l’exercice en clientèle privé, la loi ne prévoit pas les conditions de répression des professionnels qui sont dans ces centres de santé privés », a laissé entendre le ministre Kindé Gazard. Pour l’Honorable Françoise Assogba, il importe de rendre beaucoup plus opérationnels les centres de santé sur le territoire. « Vous savez, le pauvre paysan s’il sait qu’il se rend dans un centre de santé opérationnel prêt à accueillir les patients, il n’irait pas dans ces cabinets privés créés en désordre. Certes vous faites des efforts, mais il va falloir poursuivre la mise en service effective de tous les centres de santé publics », a-t-elle déclaré. Faisant d’une pierre deux coups, l’Honorable Assogba Françoise est revenue sur le phénomène des morgues traditionnelles. Selon elle, ce phénomène prend beaucoup d’ampleur peut devenir plus tard mortel pour nos populations si on n’y prend garde. « Le manque de personnel, le mauvais accueil, le manque d’hygiène est criard dans nos centres de santé. Je suis étonné qu’il y a une loi qui ne prévoit pas des sanctions. Là, c’est grave. Nous sommes dans un secteur délicat », a fait observer le député Warkouté Saguifa. « Que faisons-nous pour faire de notre santé une priorité ? Chercher plutôt à comprendre pourquoi la prolifération de ces centres de santé. Parce que les centres de santé ne couvrent pas assez ou plutôt sont aux abonnés absents. On assiste dans nos centres de santé la non assistance à personne en danger. Peut-on appeler personnel qualifié la sage-femme qui se met à insulter parce que j’ai des difficultés de souffler lorsque je dois accoucher. Le chirurgien au lieu de me soigner, il me pose des questions inutiles alors qu’il doit me soigner. Je vous suggère de faire un tour au Chd Ouémé-Plateau. vous savez, l’image que ce centre reflète n’est pas différente, la vétusté des salles, la vétusté des matériels, manque de personnel qualifié. C’est ça qui donne le courage de créer des cabinets et centres de santé partout », a fait observer pour sa part l’honorable Sofiath Schanou. D’autres députés ont dit leur amertume sur le taux de couverture sanitaire insatisfaisant dans le pays.
Les éclaircissements et les assurances du ministre Gazard
« Pour Les formations sanitaires répertoriées, ceux qui ont eu l’autorisation d’exercice en clientèle privé sont reconnus. (…) Pour notre population, c’est que quand elle a besoin de soin et en cas d’urgence, elle se rapproche de la formation sanitaire à proximité. Souvent, c’est du personnel non qualifié qui exerce dans ces centres de santé. La lutte a commencé par le recensement des cabinets qui n’ont pas d’autorisation. Malheureusement, il y a beaucoup de contraintes sur le terrain qui ne permettent pas de fermer ces cabinets et centres de santé privés. Et si on doit les fermer, qui ferme ? Le ministre de la Santé ? De la Justice ? Ou de l’Intérieur ? Des séances de sensibilisation ont été organisées sur l’autorisation d’exercice en clientèle privé et sur l’autorisation d’ouverture de cabinet dans nos départements. Nous avons visité des cabinets, nous avons fermé certains cabinets à Tchonvi tenu par une aide soignante, à Adjarra (pour amputation), à Dassa- Zounmè et à Pobé (pour amputation)… Actuellement, un promoteur de cabinet est aux arrêts à Porto- Novo parce qu’il a fait une intervention chirurgicale qui dépasse ses attributions. Ce qu’il faut faire, c’est l’instauration de signes distinctifs pour les formations sanitaires autorisées par le ministère de la Santé où les populations peuvent bénéficier de soins de qualité. Ce qui a été adopté en conseil des ministres du 17 avril 2013. Nous avons aussi besoin que la loi en la matière subisse des modifications. Nous avons fait un atelier pour réviser la loi sur les disfonctionnements. Les nouvelles directives de l’Uemoa y ont été intégrées. Cette loi est passée devant la commission de codification du ministère de la Justice pour atterrir bientôt au Parlement. »