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La Nation N° 5718 du 11/4/2013

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Le ministre de la Santé face aux députés : Vers une loi répressive contre les centres sanitaires privés illégaux
Publié le vendredi 26 avril 2013   |  La Nation




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Le ministre de la Santé, Dorothée Akoko Kindé Gazard, était face aux députés hier jeudi 25 avril. Elle a apporté des éléments de réponse à la Représentation nationale par rapport à la question orale avec débat relative à l’installation illégale et anarchique de certains centres de santé privés et à la mauvaise qualité des soins administrés aux patients qui s’y rendent. L’autorité ministérielle a annoncé l’élaboration en cours d’un projet de loi pour actualiser le texte de loi existant afin de réprimer le phénomène.

Par Thibaud C. NAGNONHOU

La question orale avec débat relative à la prolifération des centres de santé privés et à la mauvaise qualité des soins administrés aux patients qui s’y rendent a été initiée par le député André Okounlola et 10 autres de ses collègues.

Selon ces initiateurs, il est constaté que bon nombre de centres de santé privés implantés dans notre pays, exercent dans la quasi-totale illégalité, aussi bien graves sont les horreurs et abominations qui caractérisent la majorité d’entre eux. C’est donc pour éclairer la lanterne de la Représentation nationale que le ministre de la Santé était hier à l’hémicycle.

Dans ses explications, Dorothée Kindé Akoko Gazard a jugé fondés les constats graves des initiateurs de la question. Elle reconnaît que c’est une question préoccupante. Le ministre de la Santé, sans langue de bois, a décrit un tableau sombre de la situation. Il existe plusieurs centaines de centres de santé privés illégaux et qui exercent leurs activités sans agents qualifiés au mépris de la loi N°97-20 du 17 juin 1997 portant conditions d’exercice en clientèle privée au Bénin. Il s’agit de véritables mouroirs.

Pour Dorothée Kindé Akoko Gazard, son ministère n’est pas resté les bras croisés face à la situation. Elle cite les descentes régulières des cadres de son ministère sur le terrain, qui pour sensibiliser les populations, qui pour traquer ces centres de santé indélicats. Aujourd’hui, il y a eu plusieurs cas de centres de santé privés fermés pour exercice illégal. Elle cite les cas de certains cabinets fermés à Sèmè-Podji, à Adjarra, à Dassa-Zounmè, à Abomey, etc.

Dorothée Kindé Gazard a expliqué qu’il y a eu plusieurs agents de santé indélicats arrêtés. Selon le ministre de la Santé, la grande difficulté dans cette lutte est que la loi N° 97 020 du 17 juin 1997 qui fixe les règles des formations sanitaires d’exercice en clientèle privée ne permet pas de réprimer les dérives constatées dans le secteur. « Cette loi ne prévoit pas qui ferme ces centres de santé indélicats. Est-ce le ministre de la Santé, est-ce le ministère de l’Intérieur ou est-ce le ministère de la Justice », s’interroge le ministre Dorothée Kindé Akoko Gazard qui qualifie la situation d’un drame.

Aux dires du ministre, pour gagner le pari de cette lutte et sensibiliser les populations contre ces formations sanitaires illégales, il a décidé de publier la liste des cabinets de santé autorisés de 1974 à 2012.

Aussi, à l’initiative du ministère de la Santé, le Conseil des ministres a-t-il décidé l’instauration des signes distinctifs extérieurs des cabinets autorisés pour permettre aux populations même analphabètes de distinguer les centres de santé autorisés de ceux non autorisés. Dorothée Kindé Akoko Gazard plaide, à court terme, pour l’avènement d’une loi répressive qui permettra de corriger les dérives et aux populations de bénéficier des soins de qualité.

Tout en reconnaissant les efforts du gouvernement dans ce secteur, les députés ont recommandé au ministre d’améliorer le taux de couverture sanitaire national, aujourd’hui de 80%, en rapprochant davantage les centres de santé publics des populations. Ils ont demandé également au ministre de la Santé d’accélérer le processus d’élaboration du projet de loi en question pour permettre au Parlement de vite l’examiner et le voter.

Aussi, la Représentation nationale recommande-t-elle que soit intensifiée sur le terrain la lutte contre les centres de santé illégaux et inviter le ministre de la Santé à améliorer sa collaboration avec les autres ministères surtout celui en charge de la Décentralisation en vue d’impliquer les élus locaux dans cette lutte....

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