A peine la campagne cotonnière 2013-2014 lancée que la société civile, notamment l’Ong ALCRER multiplie ses sorties pour dénoncer un certain nombre d’irrégularités dans le processus. Curieusement, le gouvernement garde un silence inquiétant qui fait craindre le retour des vieux démons dans le secteur coton. Doit-on prendre la démarche du président Martin Assogba pour un acharnement gratuit ou une légitime alerte ?
La campagne cotonnière 2013-2014 semble être mal partie. Du moins, elle ne convainc pas, telle que lancée, le président de l’Ong ALCRER qui marque sa présence dans les médias ces dernières semaines, pour dénoncer un certain nombre d’irrégularités>
Surfacturation
Face à la presse jeudi dernier, Martin Assogba faisait état de " magouilles " dans le processus d’approvisionnement en intrants. Il énonce des indices qui, à ses dires, mettent en évidence une surfacturation dans la récente acquisition de 40.000 tonnes d’intrants auprès d’une société malienne du nom de Toguna Agro Industries. En effet, le ministre de l’agriculture aurait fait une commande de 40.000 tonnes d’intrants auprès de la société malienne Toguna Agro Industries pour un montant de 15 milliards de nos francs, soit 375.000f la tonne. Or la société Toguna faisant partie des sociétés ayant postulé pour l’appel d’offres international lancé par le gouvernement pour fournir 10.000 tonnes d’intrants à raison de 303.875 francs/tonne. La société Toguna s’était classée deuxième après une société béninoise à l’issue du dépouillement des dossiers avant de se voir disqualifier par le gouvernement béninois pour non conformité de certains documents exigés. Dès lors, l’acquisition de la tonne d’intrant par le gouvernement à 375.000 relève, à en croire le triturent acteur de la société civile d’une surfacturation de 71.000f sur le prix initialement proposé; toute chose qui laisse entrevoir une surfacturation de 2 milliards 845 millions de francs CFA pour les 40.000 tonnes. Au conférencier donc de se demander pourquoi le choix de cette société qui pourtant avait été disqualifiée par la Sonapra?
Grogne persistante
Qu’est-ce qui fait courir le président Martin Assogba est-on tenté de se demander, mais le silence des responsables en charge du secteur laisse perplexe. C’est depuis le 19 mars dernier que ce dernier a commencé par émettre des réserves sur la transparence de la gestion qui est faite des appels d’offres lancés dans le cadre de l’approvisionnement en intrants. Curieusement, l’homme qui durant trois sorties médiatiques n’a de cesse à dénoncer des ’’manœuvres de mauvaise gestion’’ dans la campagne cotonnière n’est contredit à ce jour par la moindre autorité du secteur de l’agriculture au Bénin. D’où une confusion qui laisse libre cours aux supputations.
Eclairer l’opinion
La campagne cotonnière 2012-2013 a été, sans nulle doute, l’une des plus agitée. Pour éviter que celle en cours subissent le même sort, le gouvernement a opéré des réformes qu’il reste à évaluer. Il va donc de soi que les responsables en charge de la production cotonnière apportent des clarifications au sujet de la " gabegie " qui leur est reprochée.
