Après avoir été écouté, puis relâché lundi dernier par la Brigade anti-criminalité, Richard Sènou, ancien ministre des Transports de Boni Yayi, a été entendu hier par une commission d’enquête administrative dans l’affaire Agbo, a-t-on appris tard dans la nuit d’hier par une source très proche de l’intéressé.
Le ministre Sènou étant soupçonné « de complicité dans l’évasion » de Me Lionel Agbo, cet ancien porte-parole de la Présidence de la République et conseiller spécial du Chef de l’Etat a été condamné mercredi 23 janvier à six mois d’emprisonnement ferme pour « offense au Chef de l’Etat ». Il est introuvable depuis sa condamnation et le ministre Sènou qui est son oncle maternel est soupçonné comme faisant parti de ceux qui l’ont aidé à quitter le territoire national.
Selon les précisions fournies par nos sources, son audition hier au ministère de l’Intérieur par une commission administrative mis sur pied par le Chef de l’Etat lui-même, a duré cinq heures d’horloge, soit de 18 heures à 23 heures. Cette commission est présidée par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Benoit Dègla, qui n’était pas présent hier. La commission se compose, entre autres, du chef de la garde républicaine, du directeur de la Police Judiciaire et du chef d’Etat major de l’Armée de terre. Environ quinze questions ont été posées au ministre Sènou sur ses contacts avec Me Agbo, sa destination, les adresses de ce dernier à Paris, le rôle joué par le député Aho dans cette affaire, etc. « Le ministre Sènou a affirmé ne rien savoir de tout ça », ont indiqué nos sources.
Le chauffeur de Me Agbo et Eloi Aho, son ami personnel, gardés à vu à la Brigade anti-criminalité depuis samedi pour le même motif, seraient présentés au Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Cotonou, ce jour, ont ajouté les mêmes sources.