Le nouveau président du groupe parlementaire Union fait la Nation (UN) à l’Assemblée nationale, Eric Houndeté qualifie les deux années de la Refondation de « période de navigation à vue absolue » et fait observer que « la prorogation du mandat des élus locaux est un recul de la démocratie ». C’était au cours de l’émission dominicale « Zone Franche » d’hier sur la chaîne de télévision Canal 3.
Le changement à la tête du groupe parlementaire UN traduit la volonté des membres de ce groupe de mettre à profit le dynamisme de l’honorable Eric Houndété pour mieux jouer leur partition au sein de l’hémicycle. C’est en ces termes que le nouveau patron de ce groupe parlementaire constitué des députés issus de l’Union fait la Nation s’est exprimé pour mettre fin à toute polémique relative au passage de témoin intervenu entre lui et l’honorable Idji Kolawolé Antoine. Appréciant, à l’occasion, le rapport d’activités présenté par le président de l’institution parlementaire, Mathurin Coffi Nago à l’issue de la première session ordinaire de l’année 2013, Eric Houndété estime que « le rapport pose des problèmes dans son fond » avant d’ajouter que « le président n’a pas été capable de mettre l’Assemblée dans son rôle de contrôle de l’activité gouvernementale ». « L’Assemblée, dans son fonctionnement met à mal le système démocratique », poursuit-il au sujet du contrôle de présence et autres initiatives destinées à susciter une meilleure assiduité des élus de la nation. La prolongation du mandat des maires et autres élus à la base a également fait l’objet d’analyse de la part du député Houndété. « La prorogation du mandat des élus locaux est un recul de la démocratie », estime-t-il en fustigeant le cycle des reports des échéances électorales au Bénin alors que, fait-il observer, « gouverner, c’est prévoir ». Toutefois, pour le député UN, cette décision n’est pas sans cause. « La prorogation du mandat des élus locaux est une des conséquences de la loi sur la Lépi », constate-t-il. Dans ce même sillage, il affiche son pessimisme par rapport aux résultats attendus du travail de correction de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Il en est ainsi, selon lui, au regard de la composition inéquitable du Comité d’orientation et de supervision (COS) de cet instrument électoral et du manque d’appropriation des objectifs poursuivis en l’absence de l’audit du fichier querellé.
Quel bilan des deux premières années de Yayi II ?
L’honorable Eric Houndété dresse un bilan mitigé des deux premières années de Boni Yayi à la tête du Bénin après sa réélection. Pour lui, en effet, c’est sous la Refondation que « les révélations d’actes de corruption se sont multipliées » ; toute chose qui met à nu, selon lui, la mauvaise gouvernance au sommet de l’Etat. « Les deux ans ont montré comment nous avons à faire à un régime d’improvisation à tous les niveaux », fait-il observer. Ainsi, dénonçant « une république folklorique » marquée par une « une incapacité à apporter des solutions aux problèmes des Béninois », Eric Houndété qualifie les deux premières années de Boni Yayi de « période de navigation à vue absolue ».
Pour remédier à cet état de fait au cours de ses trois dernières années à la tête du Bénin, le chef de file de l’opposition parlementaire préconise comme recette, à Boni Yayi, « l’écoute des citoyens et des acteurs politiques d’une part, et la réflexion avant l’action, d’autre part ».