Je ne veux pas prendre position dans cette histoire d’empoisonnement d’Etat suffisamment grave; mais le spectacle auquel s’adonne le Bénin est de plus en plus pathétique. Le procureur de la République, le bien nommé Gbênanmèto, a redonné vie à cette histoire en y rajoutant une couche ces derniers jours. Quand j’ai demandé à un médecin, s’il connaissait l’un des produits qu’aurait isolé le FBI américain et abondamment commenté par la presse nationale et africaine, il me répondit qu’il s’agissait de principes actifs utilisés dans la composition de traitement contre la constipation. Eh bien oui ! pour tout dire et pour continuer dans cette rhétorique gastroentérologique, ce sont les béninois qui sont constipés par toutes ces histoires qui les détournent de l’essentiel. A force de les étouffer dans cette atmosphère nauséabonde, les autorités béninoises ne laissent aucune place à l’inventivité de solutions viables pour sortir ce pays de l’ornière. L’économie béninoise est constipée par le chômage des jeunes et la pauvreté qui s’étendent de jour en jour. S’il y a un consensus entre économistes et sociologues, c’est bien que cette pauvreté et cette précarité réduisent l’horizon temporel de ceux qui les subissent… C’est justement ce qui prévaut malheureusement aujourd’hui au Bénin avec une jeunesse qui n’a aucune perspective et ne peut se projeter dans le temps. On avance là vers l’un des pires scénarios des études de prospectives à long terme NLTPS Alafia 2025 et on ne sera jamais de trop pour tirer la sonnette d’alarme. La guérison peut arriver, et moi j’y crois beaucoup mais ça risque d’abord de « péter » à la figure de tous ceux qui entretiennent cette atmosphère délétère et qui pensent qu’il y a encore de la place à la diversion, et au dilatoire dans un pays au bord de l’explosion.
Un follower lâchait cette indignation sur tweeter il y a quelques jours et je partage totalement son avis : « Quand tu vois tout ce qu’il y a à faire au Bénin, et que à côté, la première priorité de Yayi Boni, c’est s’évaluer à l’applaudimètre sur fond de marche de soutiens de ses courtisans dans les brousses déshéritées du Bénin, alors tu te dis, il ne manque pas d’air ce monsieur … ». Le pays va mal et a besoin d’une bouffée d’oxygène Mr le président… passons donc à l’essentiel.