Les affaires tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat occuperont l’actualité nationale encore longtemps.
Pour cause, des « victimes collatérales » de ces dossiers rocambolesques ne sont toujours pas au bout de leur peine. Hier jeudi 22 mai 2014, le ministre de la Justice a, dans un communiqué passé à la télévision nationale, invité le juge Angelo Houssou à regagner lundi 26 mai au plus tard son poste.
Angelo Houssou, faut-il rappeler, est le juge du 6ème cabinet d’instruction du Tribunal de première instance de Cotonou (Tpi) ayant prononcé des ordonnances de non-lieu dans les affaires sus citées. Cette décision de justice qu’il avait prononcée le 17 mai 2013 l’avait mis en difficulté.
Déçu par les ordonnances, le gouvernement avait cherché à nuire au juge en restreignant sa liberté. Le juge, pour sauver sa peau, avait réussi à quitter clandestinement le Bénin pour s’installer aux Etats-Unis à la quête d’un titre d’asile. Aujourd’hui, de nombreux observateurs s’étonnent du communiqué signé du Garde des Sceaux. Beaucoup trouvent que le communiqué n’a pas de sens et vise plutôt à harceler un juge qui continue de craindre pour sa vie.
Selon d’autres, le gouvernement opterait délibérément pour le maintien du climat délétère dans le monde de la Justice car l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) ne saurait abandonner un syndiqué et le laisser malmener par le pouvoir.
A les en croire, les conditions ne sont pas encore réunies pour un retour serein du juge Houssou. Une lecture qui n’est pas loin de celle de l’avocat du juge du 6ème cabinet d’instruction du Tpi de Cotonou. Dans une interview qu’il nous a accordée hier, il a estimé que le communiqué est une farce et qu’une démarche sincère aurait pu obliger le ministre de la Justice à s’adresser au Conseil du juge afin que des discussions soient ouvertes sur le sujet.