Devant le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes, François Houessou, Crespin Sergio Dènon, de la 38e promotion des élèves-policiers abattu lors d’un braquage le 12 mai dernier a reçu les hommages de la nation, dans son village natal, Gonfandji, arrondissement de Dodji-Bata, commune de Zè. C’était hier jeudi 22 mai, en présence de la hiérarchie policière et de ses collègues, parents et amis.
La tristesse, les larmes et l’affliction se lisaient sur la plupart des visages. «Ta bravoure, ta témérité et ton professionnalisme resteront à jamais gravés dans les mémoires de l’ensemble des fonctionnaires de police». Tel est le message écrit sous l’effigie du regretté Crespin Sergio Dènon, à l’entrée de la base des CRS sise à Zogbo. L’endroit où ont démarré hier jeudi 22 mai, les hommages et honneurs rendus à l’illustre disparu par tout le pays. Ses collègues de tous les âges et le ministre chargé de la Sécurité, François Houessou, mobilisés depuis les premières heures de la journée n’ont rien marchandé à cette fin.
Raphaël Awokou, gardien de la paix de 2e classe, représentant ses camarades de promotion, a loué la bravoure du disparu. Pour lui, Crespin Sergio Dènon est tombé au combat dans la tristesse. «L’épreuve est insupportable. Le Bénin entier le pleure avec vous», s’apitoie-t-il avant de poursuivre que cette situation n’affecte en rien la détermination des policiers. «Ta mort rappelle que la défense de la patrie a un prix cruel», a souligné Raphaël Awokou. L’abnégation, le charisme, le courage, la bienveillance et l’exemplarité constituent l’héritage que le regretté leur laisse, pense-t-il.
Des éloges mérités que reconnaît Narcisse Dènon, inspecteur principal de police, représentant de la famille. Il a témoigné sa gratitude à la hiérarchie ainsi qu’à toute l’assistance dont la présence constitue un inestimable réconfort, en de pareilles circonstances de douleur et de tristesse. «Crespin, tu nous a quittés mais le peuple est derrière toi ; tes frères, parents et amis sont là ; tu vas nous manquer mais ainsi va la vie, repose en paix et que la terre te soit légère», souhaite-t-il.
Des souhaits auxquels se sont associés Bénito Santos, directeur des Services de santé et des Affaires sociales, représentant la hiérarchie policière. Pour lui, la disparition de Crespin Sergio Dènon a non seulement suscité un grand émoi mais constitue le témoignage de la témérité, de l’abnégation et de la bravoure.
«Loin d’émousser nos ardeurs, cette disparition renforce notre détermination», soutient Bénito Santos. Il a rassuré la famille du soutien de la police et de la nation. «C’est avec tristesse que nous te faisons les adieux, au revoir, repose en paix et que la terre te soit légère», déclare-t-il à l’endroit du défunt.
Nelson Ahouandjinou, le curé de la paroisse de Gongandji dans la commune de Zè a expliqué que malgré la douleur de la perte, il faut comprendre que c’est le Seigneur qui a rappelé son serviteur. Il a invité l’assistance et les parents à accepter cela avec foi. Et sur la base de l’Evangile selon St Jean, il a déclaré : «Tout concourt au bien de celui qui aime Dieu ; le Seigneur l’a appelé et a voulu qu’il quitte cette terre».
Agent émérite
Compatissant, le ministre en charge de la Sécurité, François Houessou, consent à cette réflexion du curé célébrant par ces interrogations : «Que pouvons-nous quand Dieu Tout Puissant décide ? Est-ce que la volonté des humains peut quelque chose?». Il a évoqué la douleur qu’il ressent en cette triste circonstance. «Ce n’est pas facile pour moi d’être ici. Les mots me manquent pour exprimer la douleur qui m’étreint, à l’occasion de la perte de cet agent émérite qui n’est mû que par l’esprit d’abnégation lorsqu’il tombait sous les balles des vils individus», déplore-t-il vivement.
François Houessou pense qu’au-delà de la douleur, il y a lieu d’espérer parce que seule la volonté de Dieu compte. «Sergio est entré dans l’éternité. C’est un modèle que les générations actuelles et futures devront suivre dans l’exercice de leurs fonctions», suggère le ministre en charge de la Sécurité rappelant tout le soutien du gouvernement et de ses collègues qui ne fera pas défaut à la veuve et aux trois orphelins. «N’abandonnez pas la famille de Sergio. Pensez à l’éducation et à la scolarité des enfants afin qu’ils soient les dignes représentants de leur père», souhaite-t-il.
Pour mémoire, le lundi 12 mai dernier, Crespin Sergio Dènon, alors de faction devant le CEG Le Nokoué à Cotonou est mort les armes à la main pendant qu’il allait défendre l’agence de la CLCAM de Mènontin attaquée par des malfrats armés jusqu’aux dents. Il est mort après avoir blessé à mort l’un des six braqueurs qui avaient investi l’agence quelques heures plus tôt.