Ce vendredi 23 mai 2014, une intervention des éléments de la Police municipale de Cotonou a tourné au drame : bilan de nombreux blessés graves dans le rang des populations.
Si dans l’opinion, tous s’accordent à dénoncer l’excès de zèle de ces policiers, le Directeur de la Police municipale de Cotonou justifie l’acte de ses éléments et prend sur lui toutes les responsabilités. Sauf que Flavien Clédjo n’a pas réussi à convaincre la majorité des observateurs qui demeurent insatisfaits par les prestations de la Police municipale de Cotonou.
Ce vendredi 23 mai 2014 à Cotonou, populations et policiers municipaux se sont affrontés. Et cet affrontement a agité la ville toute la journée. Même si aucune perte en vie humaine n’est à déplorer, d’importants dégâts matériels et plusieurs blessés ont été enregistrés dans le rang des populations.
A en croire les témoins de la scène et le Directeur général de la Police municipale, Flavien Clédjo, les policiers municipaux ont été déployés sur le terrain pour déguerpir des occupants illégaux dont les conducteurs de véhicules de transport en commun. Pour avoir été interpellés plusieurs fois sur le fait, Flavien Clédjo pense que les propriétaires desdits véhicules ne méritent plus de campagnes de sensibilisation. Il fallait donc réprimer. D’où la décision de mettre en fourrière les véhicules dont le stationnement était irrégulier.
Les faits
Mieux, la Police municipale était dans la logique de contraindre les conducteurs indélicats à payer une amende. «Tout se passait bien jusqu’à neuf heures quand des vandales sont venus taper avec des pavés sur les policiers alors que ces derniers tentaient d’immobiliser un véhicule. Etant en nombre inférieur, les agents m’ont fait le point et j’ai envoyé du renfort et j’ai donné l’ordre de fait usage de la force», a laissé entendre le Flavien Clédjo.
Excès d‘incompétence ?
A bien y voir, l’intervention des policiers municipaux de ce vendredi 23 mai 2014 visait bien à résoudre deux problèmes fondamentaux. Non seulement cette opération est de nature à combattre le chargement hors-parc avec ses corolaires de manque à gagner sur les parcs, les cas d’accident pour obstruction au passage …, mais aussi elle participe à la lutte contre l’occupation anarchique et donc le sabotage des places publiques dans nos villes.
Les explications du directeur général de la police municipale l’illustrent si bien, sauf qu’elles posent un certain nombre de problèmes qui laissent perplexes les observateurs. Les policiers municipaux sont-ils qualifiés pour mener tous seuls, une action de cette envergue, sinon, en ont-ils vraiment les compétences ? Etait-il opportun pour le Dg Flavien Clédjo de donner à ses agents, par les temps qui courent, des instructions susceptibles de provoquer des troubles dans le pays ?
Formation
En vérité, le soulèvement n’a fait que lever un coin de voile sur le manque de professionnalisme dont font montre les policiers municipaux dans l’exercice de leur fonction. Ce qui amène à s’interroger surtout sur les modalités de recrutement de ces agents et encore sur la qualité de leur formation.
La décision Dcc 14-047du 04 mars 2014 rendue publique la semaine dernière par la Cour constitutionnelle et qui condamne la Police municipale de Cotonou pour avoir violé la Constitution en interpellant le sieur Bienvenu Soudji le 31 juillet 2012, n’en dit-elle pas si long ?