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Le Confrère de la Matinée N° 942 du 29/1/2014

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Affaire Talon: du mystérieux pardon à la recherche d’une dignité perdue
Publié le mardi 27 mai 2014   |  Le Confrère de la Matinée


Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon, un ancien proche du président Thomas Boni Yayi


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Depuis le mercredi 14 mai 2014, le Bénin évolue au gré du pardon accordé par le chef de l’Etat Boni Yayi à l’homme d’affaires Patrice Talon dans les affaires tentatives d’empoisonnement et d’attentat à la sûreté de l’Etat. Des manifestations exubérantes se succèdent pour saluer le fait quoique les conséquences des affaires en question paraissent bien amères et que le pardon mystérieux aura bien de mal à résoudre…

Comme on l’avait prévu, les partisans et autres soutiens de divers ordres du président de la République n’ont point déçu. En effet, après chaque évènement présidentiel, l’habitude qui consiste à prendre d’assaut les différentes contrées du Bénin au travers de multiples manifestations a été au rendez-vous.

Le week-end écoulé est symptomatique. Il a été très riche en meetings ayant principalement pour objectif de saluer le pardon accordé par le chef de l’Etat à l’homme d’affaires Patrice Talon. Nul n’a voulu se faire compter l’histoire de la salutation de ce mystérieux pardon de l’homme « humble », « de paix »… qu’est Boni Yayi.

Ainsi donc, à l’image de certains ministres de la République, de certains députés, de certains directeurs de sociétés d’Etat… des femmes, des commerçants… et des étudiants ont senti l’absolue nécessité de rendre hommage au chef de l’Etat.

Tentative de conversion de l’échec en victoire ?
Pourtant à la vérité, même s’il s’agit d’un pardon qu’il convient de saluer par pure compromission en tant que bon Béninois attaché aux idéaux de paix, la tristesse qui en ressort est et demeure grande.

La première cause de tristesse pour la République, c’est que son gouvernement s’est amusé avec l’intérêt général en prenant des décisions de hautes portées nocives et en usant de force pour les imposer. Sur ce, c’est Jean-Jacques qui a raison dans son ouvrage « Du contrat social », lorsqu’il affirmait que le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit et son obéissance en devoir ».

En effet, les juridictions saisies des différentes affaires en cours contre Patrice Talon ont commencé par dire le droit et à rappeler ce qui devait être dans les affaires tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat et les affaires PVI et SODECO.

Dans ces conditions où les chances de sortir digne de cette guerre sans merci contre l’homme d’affaires Talon se sont entièrement éclipsées, le gouvernement avait-il vraiment le choix que celui de trouver une échappatoire que fut finalement le mystérieux pardon en pleine salutation depuis sa prononciation ?

La seconde cause de tristesse, ce sont les conséquences que doivent supporter les très limitées ressources budgétaires du Bénin.

Avec l’affaire relative au Programme de Vérification des Importations Nouvelle Génération, la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires –OHADA- a déjà condamné l’Etat béninois a versé 129 milliards de FCFA au sieur Patrice Talon en guise de dommages et intérêts.

D’autre part, l’image ternie du Bénin du fait de cette malheureuse affaire n’est pas pour autant rétablie avec ce pardon. Il faudra bien plus pour rassurer le monde des affaires de la fiabilité des engagements du gouvernement béninois.

Voici bien un état des lieux qui contrarie la fête autour du pardon du 14 mai dernier. Il conviendrait de s’y attarder en homme de réflexion pour envisager un rétablissement parfait de l’Etat après le grand feuilleton empoisonnement et consorts. Le pardon limite les dégâts certes, mais a encore du chemin à faire.

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