Sous l’égide de la Conférence africaine de la décentralisation et du développement local (Caddel), le gouvernement béninois à travers le Ministère de la Décentralisation, de la gouvernance locale, de l’administration et de l’aménagement du territoire (Mdglaat) organise depuis hier, lundi 26 mai, le colloque international sur la décentralisation en Afrique.
Prévu pour durer du 26 au 28 mai, il se tient à l’Hôtel Azalaï de Cotonou avec comme participants, les acteurs de la décentralisation en Afrique venus, entre autres, du Togo, du Gabon, de la Tanzanie, du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Mozambique, du Rwanda, du Sénégal, du Congo, du Niger…..
En terme de qualité d’acteurs, cette rencontre panafricaine héberge des ministres chargés de la Décentralisation, les acteurs institutionnels de l’Union africaine, des membres du mouvement municipal panafricain, la société civile, le secteur privé, les partenaires au développement.
Placé sous le thème « La décentralisation à l’épreuve des nouveaux défis : regards croisés sur les acquis et les perspectives », ce colloque vient, selon le ministre Isidore Gnonlonfoun, renforcer la volonté des acteurs de la décentralisation, relever les défis du développement local par le dialogue entre le pouvoir central, les acteurs locaux, les partenaires au développement et les scientifiques.
Il ajoute que c’est un tournant décisif dans le processus de décentralisation en cours dans les Etats. Ce colloque permettra donc, poursuit-il, de mettre en lumière non seulement les acquis et les faiblesses des processus de décentralisation, mais surtout, d’identifier les obstacles.
C’est dans ce même cadre que s’est d’ailleurs inscrit le président de l’Association nationale des communes du Bénin (ANCB), le maire de Parakou, Soulé Allagbé, pour souhaiter l’intégration des stratégies en vue de sauvegarder la paix et la sécurité. Pour sa part, l’ambassadeur de la république fédérale d’Allemagne près le Bénin a convié à saluer les avancées de la décentralisation en Afrique en général et au Bénin en particulier.
« C’est une occasion pour le Bénin de mettre en vitrine ses expériences », a-t-il confié. Aux dires du secrétaire général des Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA), Jean-Pierre Elong Mbassi, le processus au Bénin est à saluer.
Le visage de la décentralisation au Bénin
Au nom du Chef de l’Etat, c’est le ministre d’Etat, François Abiola qui s’est chargé de faire le point du processus de la décentralisation au Bénin de 2003 à ce jour.
Il a, notamment, cité l’effectivité du transfert des compétences et des ressources aux communes, la mise en place en 2008 d’un mécanisme unique de financement des communes dénommé Fonds d’appui au développement des communes (Fadec), ensuite, l’élaboration et l’adoption en octobre 2009 de la Politique nationale de décentralisation et de déconcentration (Ponadec), sans oublier l’opérationnalisation de cadres de concertation entre acteurs locaux et autorités centrales, de même que l’institution du mois de la gouvernance au plan national dans la droite ligne de la « Journée africaine de décentralisation » inspirée par la Caddel au plan continental.
Au regard de ces efforts, le ministre d’Etat pense qu’il reste beaucoup à faire en vue de mieux enraciner le processus dans les pays africains et le rendre plus apte à être le levier du développement tant attendu par les peuples. De ces échanges sortiront des recommandations pouvant permettre la mise en place de nouvelles stratégies.