Le choix de l’avocat Freddy Houngbédji à la Commission électorale nationale autonome (Cena) est sûrement l’expression d’une crise de confiance aigüe au sein du Parti du renouveau démocratique (Prd). Le leader des ‘’Tchoco-tchoco’’, après être déçu par certains jeunes qu’il a promus, a fait l’objet d’assurer ses derrières en envoyant son fils à la Cena pour un mandat de sept ans.
Le choix de Freddy Houngbédji à la Cena, fils du chef de file du Parti du renouveau démocratique, a surpris plus d’un. Cet avocat de profession n’était pas connu du grand public en tant que militant de premier rang du Prd pour mériter un tel sacre au grand dam de certains ténors du parti. Naturellement, beaucoup d’entre eux se disent frustrés dans les coulisses. Maintenant, comment peut-on interpréter la désignation de Freddy Houngbédji à la Cena à un moment où le Prd est à la croisée des chemins ?
A y voir de près, une crise de confiance s’est installée au sein de cette formation politique. Au lendemain de son échec à l’élection présidentielle de 2006, Me Adrien Houngbédji a fait l’option de promouvoir les jeunes cadres de son parti politique. C’est ainsi que des députés Timothée Zannou, Loukman Minakodé alias Aloukou, Michel Missikpodé et André Koukuoi, après deux législatures au moins, ont été obligés de céder place à la jeunesse.
Au congrès ordinaire du Prd en 2006, Moukaram Badarou, une révélation du parti en 2006, a été promu Secrétaire général du Parti du renouveau démocratique. Pour sa part, le professeur Joël Aïvo a gagné le poste de directeur de cabinet de Me Houngbédji. D’autres jeunes ont été placés à des postes stratégiques au sein du Prd, malgré les grincements de dents de plusieurs anciens qui se sont sentis marginalisés. Mais, il se fait que ce sont les nouveaux promus qui ont trahi la confiance placée en eux par leur mentor.
Après avoir démissionné de son poste et rejoint la mouvance au lendemain du K.O de 2011, Moukaram Badarou s’est rallié à la mouvance et occupe aujourd’hui le poste de préfet de l’Ouémé/Plateau. Ce dernier a évoqué le non-respect de la parole donnée pour claquer la porte. Le professeur Aïvo, quant à lui, s’est retiré de la vie politique partisane. Les cas, les plus épatants de transhumance des jeunes promus par Me Adrien Houngbédji, ont été récemment enregistrés.
Le jeune député Atao Mohamed Hinnouho, venu au Prd courant 2005, a démissionné. Moukaram Océni, élu maire de Porto-Novo en 2008 contre Kitoyi Moubarak grâce à la volonté de Me Houngbédji de mettre les jeunes au devant de la scène, s’est finalement rallié à la mouvance. En résumé, il y ressort que la plupart des jeunes promus à des postes stratégiques au Prd finissent par décevoir leurs responsables et donnent raison à ceux qui pensent qu’il ne fallait pas leur faire confiance.
Houngbédji assure ses arrières
La jeunesse Prd a installé un climat de méfiance entre elle et leurs dirigeants à divers niveaux. Le choix de Freddy Houngbédji en est certainement la conséquence, car il est ici question d’envoyer à la Cena, un homme de confiance qui ne trahira pas le parti. Selon les informations, le fils du ténor des ‘’Tchoco-tchoco’’ serait un homme de grande probité.
C’est dire qu’il pourra résister aux pressions de l’argent de toutes sortes. Dans ces conditions, le leader du Prd aura directement son œil dans la gestion des élections par la prochaine Commission électorale nationale autonome. Ainsi, inconnu du public béninois, Freddy pourrait se lancer dans la vie politique après son séjour de sept ans à la Cena. Ce faisant, Me Adrien Houngbédji assure ses arrières à l’instar des Soglo, après être déçu par certains jeunes de son parti politique. C’est dire que la crise de confiance a atteint son paroxysme au Prd.