« Le Médiateur de la République doit être habité par la passion du silence et de l’écoute, par l’humilité dans la recherche du savoir dans l’échange, par la volonté de la communication et du partage, par la disposition à l’accueil des autres pour le recueil de leurs messages souvent angoissés en vue d’être le vecteur pour la diffusion, mission qu’il doit accomplir avec dignité et responsabilité humaine.
Il doit être animé par le souci du bonheur de tous… ». C’est la compréhension que le nouveau Médiateur Joseph Gnonlonfoun a de la mission qui lui a été confiée, huit mois après sa prise de service. I
l l’a fait savoir hier jeudi 29 mai 2014, au cours d’un déjeuner de presse qu’il a offert aux professionnels des médias au siège de l’institution de médiation à Porto-Novo.
Ce fut également une occasion pour Joseph Gnonlonfoun de rappeler le contexte et les conditions de création de la fonction de médiation au Bénin et surtout son importance, de fraterniser avec les professionnels des médias, de les exhorter à prendre de la hauteur en donnant l’exemple du travail bien fait et enfin de rendre public son premier rapport d’activité, le rapport 2013 des activités de la médiation.
Justement à propos de ce rapport déjà déposé au président de la République, le médiateur a révélé qu’au titre de 2013, au total 215 recours ont été traités et concernent pour la plupart, des litiges domaniaux, à la carrière des agents permanents de l’Etat, à la vie carcérale au Bénin, lenteur judiciaire et enfin aux créances des entreprises privées sur l’Etat. Aussi a-t-il fait le point de la coopération entre lui et ses pairs d’autres pays et organisations dont l’Association des Ombusdsmans et Médiateurs de la Francophonie.
Toujours dans son rapport, le médiateur de la République a tenu à attirer l’attention du chef de l’Etat sur un certain nombre de dysfonctionnements dans l’administration publique qu’il a qualifié de majeurs. Il s’agit selon lui, du retard dans la délivrance des carnets de pension de retraite, de la question de la revalorisation des pensions des agents de l’Etat admis à faire valoir leur droit à la retraite, de la question des fonctionnaires déchargés de leurs postes et mis en quarantaine dans les ministères et institutions de la république, de la nécessité de réformer le processus d’organisation des concours d’entrée à la fonction publique, de l’amélioration du dialogue social pour prévenir les grèves répétées et intempestives et enfin de la question de la gestion du foncier par les collectivités locales décentralisées. Mieux, à chacun de ces dysfonctionnements, le médiateur a proposé des recommandations appropriées en vue de leur correction.
Toutefois, Joseph Gnonlonfoun a regretté le mépris qu’affichent certains ministres et maires à son égard. A en croire le médiateur, plusieurs parmi eux ne répondent pas souvent à ses lettres lorsqu’il les saisit dans le cadre du traitement des recours enregistrés par ses services, toute chose qui rend difficile la mission du médiateur.