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Le Matinal N° 4359 du 28/5/2014

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Présidentielle de mars 2016: l’opposition plongée dans un sommeil profond
Publié le vendredi 30 mai 2014   |  Le Matinal




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Les consultations de mars 2016 sont loin d’être une préoccupation pour les partisans de la gauche. Rien de concret ne se dit de leur côté encore pour rassurer l’opinion publique de ce qu’elle est prête pour se positionner très prochainement. C’est du moins le constat qui se dégage des derniers développements de l’actualité politique nationale.


Ils sommeillent tous ! Les adversaires politiques de Yayi Boni semblent avoir démissionné. On ne les sent plus sur le terrain. Aucune coalition sérieuse n’est constituée pour relever le défi de 2016. Chacun reste dans son camp à humer l’air. Que ce soit à l’Union fait la Nation (désormais réduite à quelques personnalités), au Prd (en lambeaux) ou à la Renaissance du Bénin (dormante), aucun schéma ne se dessine. A cette date, on ne sait réellement qui fera quoi en 2016. Non seulement tous les Etats majors des partis politiques cités plus haut dorment et ont laissé le terrain aux novices de la mouvance présidentielle mais aussi, ils ne font apparemment rien dans l’ombre pour faire connaître leur candidat pour la prochaine présidentielle de mars 2016. Même la coalition Abdoulaye Bio Tchané (Abt) qui, en 2011, a tenté de faire trembler le régime en place, semble sombrée dans le silence. En dehors de quelques rares sorties circonstancielles de son leader, c’est un calme plat à tous les niveaux. On sait que la clique des candidats de dernière heure sans grande conviction n’ont pas besoin de faire du bruit. Ils ne rêvent pas d’être Chefs d’Etat en dehors de leur ambition de se faire connaître davantage et se tailler une carte de visite ou éventuellement négocier un strapontin ministériel. Mais pour ceux qui veulent vraiment le pouvoir, ils accusent déjà de retard. Tout le monde s’oriente vers la Lépi, oubliant que même sans ce machin, les Béninois changeront de Président dès avril 2016. L’actualité politique nationale est pauvre en dehors des comédies du pouvoir en place qui font distraire le peuple. Tout le monde dort et observe l’autre. On dirait qu’ils n’ont rien de concret à proposer aux Béninois. Voilà des gens qui ont mis huit ans à combattre un régime mais, qui ne sont pas en mesure de discuter le pouvoir. Mieux qu’hier, ils sont tous divisés. Chacun se dit maître et croit qu’il peut quelque chose. Les partisans de Houngbédji s’adossent sur leur « Ouémé ». A la Renaissance du Bénin, Cotonou et une partie du Zou donnent espoir. L’Un patauge dans une partie du Sud mais, reste sans boussole. On ne leur reconnaît véritablement pas de base politique en dehors de leurs localités d’origine. Aucun discours, depuis, ne se tient pour fixer les Béninois sur ce que pourrait cette opposition pour 2016. Quand on parle, c’est juste pour critiquer le pouvoir sans aucune solution alternative. Les dernières secousses du pays n’ont même pas fait parler les hommes de la gauche. Les affaires de « Pardon présidentiel » ou de « Opposition à la Ccja)… walooo. Seuls les syndicalistes tiennent le pays et font peur au pouvoir.

La léthargie qui tue

En politique, il n’y a pas de surprise et on ne pourra brandir aucun candidat à l’approche de l’élection pour croire convaincre le peuple. Dans les grands Etats, le choix du candidat des grandes coalitions ne se fait pas en cachette et dans le silence. C’est dire que l’opposition n’aura aucune raison de faire croire qu’elle travaille en sourdine pour sortir un homme pour les Béninois. Si à environ 20 mois d’une élection de cette portée, on ne sait pas encore qui tiendra le flambeau d’une opposition sérieuse, c’est que rien de meilleur n’est à espérer.
A l’allure où vont les choses, on finira par donner raison à celui qui a dit que les partis politiques et les hommes politiques du Bénin n’ont pas la chance du pouvoir. Avec évidence, on assistera encore à la fabrication d’un Président sorti de nulle part. L’inertie de la gauche facilitera certainement la tâche aux intrus qui se sont déjà lancés dans la bataille et occupent le terrain. Ils sont des hommes politiques mais regardent, impuissants de nouvelles têtes lever le doigt pour la présidentielle. Quel est ce secret et mythe qu’on entretient autour d’une candidature et depuis, on retient le souffle du peuple ? Les décisions de dernières heures n’ont jamais marché pour cette opposition. Mais puisqu’on connaît sa spécialité (apporter son soutien à un candidat indépendant), on ne sera pas surpris.

Félicien Fangnon

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