La situation nutritionnelle des enfants au Bénin est inquiétante et inquiète l’Unicef.
A l’occasion d’une rencontre de haut niveau sur la situation nutritionnelle des enfants au Bénin, l’Unicef a tiré la sonnette d’alarme sur l’ampleur de la malnutrition chronique qui touche un tiers des enfants de moins de cinq ans.
Dans un communiqué de presse rendu public le 28 mai, on apprend que les derniers résultats de l’enquête nutritionnelle réalisée en mars 2014 dans le département de l’Alibori font état de ce que la malnutrition chronique y est restée stationnaire ces trois dernières années : en 2011, elle atteignait 35,9% et en 2014, elle s’élève à 34,6%. « La malnutrition chronique est due à une alimentation insuffisante sur une période prolongée.
Elle débute dans les 1.000 premiers jours de vie de l’enfant, c’est-à-dire, les neufs mois de grossesse et les deux premières années de vie », a expliqué la représentante de l’UNICEF, Dr Anne Vincent au cours de cette réunion.
La représentante de l’Unicef a également expliqué que l’enfant malnutri souffrira d’un développement limité de son cerveau et d’une diminution de ses capacités d’apprentissage à l’école. « Ces déficits intellectuels et physiologiques sont irréversibles », a-t-elle précisé.
Dr Anne Vincent a également plaidé pour l’adoption d’une approche multisectorielle afin de mettre la malnutrition au cœur des politiques de santé publique mais aussi au centre des politiques de développement, d’eau et d’assainissement, de l’agriculture, de la décentralisation, de la communication, de l’éducation et de la lutte contre la pauvreté.
Pour sa part, Marcel de Souza, le Ministre du Développement, de l’Analyse Économique et de la Prospective a rappelé l’engagement du Gouvernement béninois dans la lutte contre la malnutrition.
Dorothée Gazard, la ministre de la santé a, quant à elle,déploré la situation et affirmé que la solution passe par le dialogue direct avec les communautés et les familles. Selon la ministre de la santé, la lutte contre la malnutrition dépasse le cadre d’action du Ministère de la santé et concerne tous les autres Ministères.
Au cours des débats, apprend-on du communiqué de presse de l’Unicef, il a été souligné que l’insécurité alimentaire, due notamment à la pauvreté, rend les ménages vulnérables aux chocs conjoncturels tels que les inondations. Ces situations d’urgence exposent encore davantage les enfants à la malnutrition.
De même, l’accès à l’eau et l’assainissement s’avère essentiel pour assurer une nutrition adéquate aux enfants et les protéger des maladies et infections hydriques : le traitement de l’eau à domicile, le lavage quotidien des mains au savon et l’évacuation hygiénique des selles des enfants représentent jusqu’à 45% des interventions nécessaires à la réduction de la malnutrition chronique. En conclusion, les participants à la réunion ont souligné la nécessité d’agir de manière coordonnée pour lutter contre la malnutrition qui ralentit le développement du pays.
Le communiqué rappelle qu’ont pris part à cette réunion, outre Dr Anne Vincent, les ministres Marcel deSouza et Dorothée Gazard, le ministre en charge des OMD et des Objectifs de Développement Durable (ODD), Fulbert GéroAmoussouga, les représentants de la FAO, de l’OMS et du PAM, les responsables des organisations internationales et non gouvernementales de même que les membres du Conseil National pour l’Alimentation et la Nutrition.