A la faveur d’un déjeuner qu’il a donné jeudi 29 mai dernier à son siège à Porto-Novo, le médiateur de la République, Joseph Gnonlonfoun, a éclairé la presse sur son institution.
Depuis octobre 2013 qu’il a accédé aux hautes fonctions de médiateur de la République, la presse a beau «pourchasser» Joseph Gnonlonfoun pour lui arracher quelques mots en exclusivité. Mais en vain. Jeudi dernier, il disait tout simplement réserver, en bon chrétien pratiquant la date de la montée au Ciel de Jésus Christ pour communier avec ses confrères. Car, avant d’être magistrat, Joseph Gnonlonfoun, a été journaliste.
Que fait le médiateur de la République ?
Le médiateur de la République n’est pas une institution inventée de toutes pièces par le professeur Albert Tévoèdjrè. Le Ombusdman comme on l’appelle sous d’autres cieux, dira-t-il, est institué par la loi 2009-22 du 11 août 2009 qui dispose que le médiateur de la République est un organe intercesseur gracieux entre les administrés et l’administration publique. Par conséquent, il reçoit les griefs des administrés relatifs au fonctionnement des administrations centrales de l’Etat, des collectivités décentralisées, des établissements publics afin d’y apporter des solutions. Le médiateur de la République ne juge pas; il apporte des solutions équitables. Toute personne physique ou morale peut le saisir par écrit. Toutefois, les différends entre personnes physiques ou morales privées ne relèvent pas de la compétence du médiateur de la République à qui la loi fait obligation de produire chaque année un rapport d’activités à adresser au chef de l’Etat.
Que dit le rapport 2013 ?
Répondant à cette préoccupation, ce magistrat aux longues expériences politiques dit avoir reçu et traité pour 2013, 215 recours essentiellement relatifs aux litiges domaniaux, à la carrière des agents, aux créances des entreprises, aux conditions de vie carcérale. Aussi dans le cadre de la coopération et de l’échange entre médiateurs de la Francophonie, le médiateur de la République a-t-il participé à Rabbat au Maroc à des sessions de formation relatives au traitement des plaintes et aux droits de l’enfant. Et Joseph Gnonlonfoun de souligner par ailleurs que les cadres du médiateur de la République ont vu leurs capacités renforcées à travers diverses formations en Côte d’Ivoire et en Zambie. Dans son rapport 2013 au chef de l’Etat, le médiateur de la République n’a pas manqué d’attirer l’attention sur quelques dysfonctionnements majeurs compromettant le développement du Bénin. Ce sont le retard dans la délivrance du livret de pension aux retraités, la question de la revalorisation des agents à la retraite, la question des fonctionnaires déchargés de leur poste et mis en quarantaine, la nécessaire réforme des concours d’entrée dans la fonction publique, l’amélioration du dialogue social…Tirant leçon de son expérience à la tête de l’organe de médiateur de la République, Joseph Gnonlonfoun martèle que le médiateur de la République doit être habité par la passion du silence, de l’écoute et de l’humilité, constamment à la recherche du savoir. Et ce dans l’échange. Communicateur, le médiateur de la République doit l’être afin de mieux suggérer, de mieux proposer et de mieux recommander. Tout ceci de la manière la plus délicate, la plus intelligente et la plus élégante qui soient afin de ne pas écorcher les susceptibilités.Au regard de tout cela, Joseph Gnonlonfoun conclut à une mission de médiateur de la République «passionnante, mais d’une angoissante délicatesse».