Poursuivant sa tournée de prise de contact physique qu’il a commencée depuis mardi 27 mai dernier, pour s’enquérir des difficultés des opérateurs GSM au Bénin, l’Autorité transitoire de régulation des postes et télécommunications (ATRPT) était vendredi 30 mai dernier aux sièges des réseaux Glomobile et MTN à Cotonou. Cette visite a permis aux membres de cet organe de toucher du doigt les problèmes de ces deux opérateurs GSM et de pouvoir les pallier dans la mesure du possible.
Le siège du réseau GSM Glomobile à Cotonou a été la première étape, vendredi 30 mai dernier, de la visite de la délégation de l’Autorité transitoire de régulation des postes et télécommunications du Bénin (ATRPT) conduite par son président Marcellin Ilougbadé. Celle-ci a été accueillie par Fèmi Ogunlusi, directeur général de l’opérateur GSM Glomobile, dernier né du marché béninois, qui a démarré ses activités en juin 2008 avec la convention de licence signée un an auparavant. Dans son mot de bienvenue, le directeur général de Glomobile est revenu sur les circonstances dans lesquelles il s’est installé au Bénin. Il a rappelé que l’arrivée de son réseau sur le marché béninois a révolutionné le secteur des GSM au Bénin. A en croire Fèmi Ogunlusi, c’est après le lancement des activités de Glomobile que les prix de cession des cartes Sim, précédemment cédées à 25 000 F CFA et même plus par certains opérateurs, ont été fracassés et fixés à 500 FCFA avec 500 FCFA de crédit. Ce qui veut dire que la carte Sim est cédée à 0F. Il met également à l’actif de son réseau, la tarification à la minute aujourd’hui adoptée par tous les autres réseaux GSM. Après sept ans d’activités, le directeur général de Glomobile dit avoir déjà versé à l’Etat béninois plus de 30 milliards FCFA à titre d’impôts et autres taxes. Aussi a-t-il créé 1000 emplois directs et indirects.
Engagement à mieux faire
Son ambition est de faire mieux pour fournir un service de qualité à la clientèle et couvrir tout le territoire national. Le relèvement de ces défis, selon le directeur général de Glomobile Bénin, se trouve aujourd’hui plombé par certaines difficultés pour lesquelles il demande l’accompagnement de l’Autorité. Il souhaite, notamment que l’Etat béninois, à travers l’ATRPT, appuie les opérateurs GSM dans l’opération d’identification des abonnés en mettant en place un système central de base de données comme cela se fait dans d’autres pays comme le Ghana; et la promotion d’opérateurs privés d’infrastructures quitte à permettre aux opérateurs GSM de les louer pour leurs activités surtout celles de l’extension de leur réseau sur le territoire national. A ces doléances, Fèmi Ogunlusi ajoute le mise à disposition des opérateurs GSM, des statistiques annuelles au plus tard avril de chaque année, pour leur permettre de mieux se planifier dans le temps et d’analyser le marché. Par rapport au basculement des fréquences actuelles, l’opérateur GSM Glomobile demande avec insistance une prorogation de deux ans du délai d’extension prévu afin de lui permettre de mobiliser les ressources financières nécessaires pour faire cette opération technique. Pour le président de l’ATRPT, Marcellin Ilougbadé, le chapelet de doléances égrenées par le directeur général de Glomobile montre bien qu’il ne s’est pas trompé en initiant cette visite qui vise à prendre un contact physique avec les opérateurs du secteur de la téléphonie, ceux privés comme publics exerçant au Bénin, mais surtout à s’enquérir de leurs difficultés sur le terrain. Il dit avoir pris bonne note des difficultés soulevées par l’opérateur Glomobile. Mais seulement il a insisté que celles-ci fassent l’objet de requête écrite afin de permettre à l’ATRPT de les étudier administrativement et de leur donner une suite. Marcellin Ilougbadé a rassuré l’opérateur GSM de la totale disposition de l’ATRPT à appuyer toutes les initiatives visant l’amélioration de la qualité du réseau de téléphonie au Bénin.
l'étape de MTN
Après Glomobile, la délégation s’est rendue au siège de MTN Bénin sis toujours à Cotonou. L’objectif de la visite n’a pas varié. Ici, les principaux problèmes soulevés par Kénédy Malik Mèlamu, directeur général de MTN Bénin qui compte aujourd’hui plus de 3 308 millions abonnés sur un total actif de 3 243 899 et emploie 1507 agents permanents et non permanents, concernent l’enregistrement des abonnés dépourvus de pièces d’identité, le refus de certains abonnés même intellectuels de se faire enregistrer, l’interférence externe au réseau dans certaines localités, la reconnaissance par le gouvernement de la monnaie électronique comme moyen de payement de crédit pour faciliter l’activité Mobile Money. Aussi, le directeur général de MTN Bénin ajoute-t-il ses difficultés avec l’administration fiscale, notamment celles liées au redressement de la TVA sur la communication internationale, le redressement de la TVA avec Bénin Télécoms S.A. dans le cadre de l’interconnexion des réseaux GSM et le problème de la fiscalité des distributeurs MTN. Comme à Glomobile, le président de l’ATRPT et sa délégation ont promis d’examiner minutieusement ces différentes difficultés pour voir comment les satisfaire dans la mesure du possible et conformément à la convention de licence qui lie MTN à l’Etat béninois.